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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

cieuse. Nous étions dans une contrée d’aventures qui n’avait jamais été foulée par les blancs, à l’exception de quelques trappeurs solitaires. Le temps était à souhaits, tempéré, doux, vivifiant, le ciel d’un beau bleu foncé, avec de légers nuages cotonneux, l’air transparent ; une campagne magnifique s’étendait à perte de vue, dorée par un soleil d’automne ; mais cette campagne était silencieuse, sans vie, sans habitation humaine, et en apparence sans un seul habitant humain. Il semble que cette belle région soit condamnée à la solitude ; les Indiens eux-mêmes n’osent s’y arrêter, et en font seulement un but d’excursions rapides et téméraires.

Après une marche d’environ quinze milles, nous campâmes dans une belle péninsule formée par une boucle d’une petite rivière, profonde, claire, presque immobile, et couverte par un bosquet d’arbres magnifiques ; quelques chasseurs allèrent en quête du gibier avant que le bruit du campement l’eût effarouché ; notre métis Beatte prit aussi son fusil, et partit seul en prenant une direction différente de celle des autres.

Quant à moi, je m’étendis sur l’herbe à l’ombre des arbres, je bâtis des châteaux en Espagne,