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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

et goûtai les charmes, si réels, si puissans, du repos champêtre. Je ne conçois pas, en effet, un genre de vie plus propre à maintenir le corps et l’esprit en santé, que celui auquel nous étions soumis depuis quelque temps. Une course à cheval de plusieurs heures le matin, variée par des incidens de chasse, un campement l’après-midi, sous un bosquet délicieux aux bords d’un courant limpide ; le soir, un banquet de venaison fraîchement tuée, et de dindons sauvages rôtis ou grillés sur les charbons ; pour dessert le miel des arbres environnans, le tout assaisonné avec un appétit inconnu aux gourmands des villes. Et la nuit, quel doux sommeil en plein air ! quelles agréables veilles dans la contemplation de la lune et des étoiles que l’on voit briller à travers les branches !

Toutefois, en cette occasion, nous eûmes peu de raison de vanter notre garde-manger, on n’avait tué qu’un seul daim pendant la journée, et pas un de ses morceaux n’avait pris le chemin de notre loge. Nous nous trouvâmes heureux de pouvoir passer notre vigoureux appétit sur des restes de dindons apportés du dernier campement, et renforcés d’une ou deux tranches de porc salé. Cependant cette disette ne dura pas