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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

long-temps. Avant la nuit, un jeune chasseur revint chargé de nobles dépouilles. Il avait tué un daim, l’avait découpé de main de maître, et mettant la chair dans une espèce de sac fait avec la peau de la bête, il avait chargé le tout sur ses épaules et l’avait apporté au camp.

Peu d’instans après, Beatte parut à son tour avec un faon bien gras sur le cou de son cheval. C’était le premier gibier qu’il nous apportait, et je me réjouis de le voir effacer, par un trophée semblable, le souvenir de la fouine. Il jeta sa proie devant notre feu sans dire mot, se mit sur-le-champ à débrider son cheval, et toutes nos questions sur sa chasse ne purent obtenir de lui que des réponses laconiques.

Cependant si Beatte gardait un silence indien sur ce qu’il avait fait, Tony, en récompense, n’était pas avare de jactance sur ce qu’il comptait faire. Maintenant que nous étions dans un bon pays de chasse, il allait, disait-il, se mettre en campagne, et notre loge serait comblée de gibier. Heureusement son babil ne l’empêchait point d’agir ; il dépeça le faon très adroitement, il en fit rôtir un quartier, le chaudron du café se remplit, et en un moment nous fûmes en me-