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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/125

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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

huit milles de la place où nous l’avions passée, et retrouvèrent notre camp du vallon, où l’arrière-garde les attendait. Mais Antoine, impatient de nous rejoindre et bien monté, avait suivi nos traces jusqu’à notre camp actuel, portant avec lui un jeune ours qu’il avait tué.

Pendant le reste de la journée, le camp présenta un tableau mêlé de repos et d’activité. Quelques hommes s’occupaient à préparer et à faire rôtir la venaison et la chair de l’ours, afin de l’emballer comme provisions ; d’autres étendaient et apprêtaient les peaux des bêtes qu’ils avaient tuées ; d’autres encore lavaient leur linge dans le ruisseau, et l’étalaient sur les buissons pour le faire sécher ; et un grand nombre étaient couchés dans l’herbe, s’amusant à babiller à l’ombre. De temps en temps un chasseur arrivait à cheval ou à pied, chargé ou les mains vides. Ceux qui rapportaient quelque butin le déposaient devant le feu du capitaine, et filaient ensuite à leurs feux respectifs, pour conter leurs exploits à leurs camarades. Le gibier apporté au camp consistait en six daims ou élans, deux ours et sept ou huit dindons.

Depuis leurs prouesses indiennes au passage de la rivière, nos suivans avaient joui d’un ac-