Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
123
À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

tribus indiennes. Les Pawnies se tenaient en embuscade parmi les taillis et les ravins ; ils avaient sur les éminences qui dominent les prairies des sentinelles cachées dans les herbes et relevant la tête par momens, afin de surveiller les mouvemens des partis de guerriers ou de chasseurs passant au-dessous d’eux en longues files.

Dans la nuit, disait-il encore, ils rôdent autour des camps en se traînant parmi les herbes et en imitant les mouvemens des loups, afin de tromper les sentinelles avancées, et lorsqu’ils sont à portée, ils leur décochent une flèche dans le cœur, puis se retirent inaperçus. En contant ces histoires, Tony recourait au témoignage de Beatte pour confirmer ce qu’il disait, et la seule réplique de ce dernier était un balancement de tête ou bien un haussement d’épaules ; car son esprit était partagé entre le dégoût pour les gasconnades de son camarade et un souverain mépris pour l’inexpérience des jeunes auditeurs, à l’égard de choses qu’il considérait comme les plus essentielles du monde.