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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

Rouge après avoir serpenté dans de profonds ravins. Le terrain élevé, onduleux ou roulant, en termes de l’Ouest, était pauvre et sec, mêlé d’un sable-cailloux, universel dans cette partie du pays, et couvert de forêts de chênes. Pendant la matinée je reçus une bonne leçon sur l’importance de conserver son cheval sain et frais sur les prairies. J’avais la faiblesse d’être fier de celui que je montais : il surpassait en vigueur, en activité, tous les chevaux de la troupe, et il était en même temps docile et courageux. En traversant les profonds ravins il gravissait les côtes escarpées comme un chat, et franchissait les petits ruisseaux. J’appris bientôt à mes dépens combien il était imprudent de le laisser se livrer à de tels exercices. En sautant par-dessus un ruisseau, je le sentis fléchir sous moi ; il se soutint encore quelque temps ; mais enfin il tomba, et je vis qu’il avait une épaule démise. Que faire ? il ne pouvait suivre la troupe, et il était trop précieux pour être abandonné sur la place ; la seule alternative était de le renvoyer au camp des malades partager leurs fortunes. Mais une nouvelle difficulté se présenta. Personne ne parut disposé à reconduire le cheval, malgré les récompenses libérales que j’offrais. Soit frayeur