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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/131

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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

noble gris d’argent, et je consentis à faire mettre une selle sur le cheval usé.

Maintenant je comprenais les revers de fortune auxquels un cavalier est exposé sur les prairies ; je sentais à quel point le courage, la confiance de l’homme dépendent de son cheval. Jusqu’alors j’avais pu faire des excursions à volonté en dehors de la ligne, pour aller voir des objets intéressans ou curieux. Maintenant j’étais réduit à prendre l’allure de la rosse que je montais, et condamné à suivre patiemment et lentement celui qui me précédait ; surtout je compris combien il est peu sage, dans des expéditions semblables, où la vie d’un homme dépend si souvent de la force, de la vitesse, de la fraîcheur de sa monture, d’imposer à ce généreux animal des exercices inutiles et capables de l’épuiser.

J’ai remarqué que les chasseurs et les voyageurs des prairies les plus expérimentés épargnent toujours leurs chevaux pendant les routes, et ne les mettent jamais au galop, sauf les cas d’urgence. Rarement les hommes des frontières ou les Indiens font plus de quinze milles par jour, et souvent ils se bornent à dix ou douze ; de plus ils ne s’amusent point à courir ou à caracoler. Parmi nous, cependant, il se trou-