Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
128
VOYAGE DANS LES PRAIRIES

vait bon nombre de jeunes gens sans expérience, et qui ne pouvaient modérer leur ardeur en se voyant au milieu d’une contrée si abondante en gibier. Il était impossible de les empêcher de quitter leur rang ; et lorsque, dans les ravins et les clairières, les daims partaient à droite et à gauche, les balles sifflaient après eux, et ces jeunes Nembrod s’élançaient à leur poursuite. Une fois ils firent un grand mouvement à l’occasion de ce qu’ils prenaient pour une bande d’ours ; mais ils revinrent bien vite, ayant reconnu que c’étaient des loups noirs qui chassaient de compagnie.

Après une marche de douze milles, nous campâmes, un peu après midi, au bord d’une petite rivière qui coulait lentement à travers un profond ravin. Dans le cours de l’après-midi, le vieux Ryan, le Nestor du camp, reparut avec sa bande. On l’accueillit par de joyeuses acclamations qui prouvaient l’estime que ses confrères les hommes des prairies avaient pour lui. Cette petite troupe revenait chargée de venaison, et le vétéran fit hommage au capitaine d’un beau quartier de la meilleure bête.

Nos hommes, Beatte et Tony, sortirent de bonne heure pour aller chasser ; et, vers le soir,