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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/133

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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

le premier rapporta un daim mâle superbe. Il le jeta à terre en silence, suivant sa coutume, et s’occupa de mettre son cheval en liberté. Tony rentra sans butin, mais tout glorieux des coups extraordinaires qu’il avait faits, bien que les daims blessés lui eussent malheureusement échappé.

L’abondance régnait au camp. Outre le gibier de moindre importance, on avait tué trois élans. Les vétérans prévoyans arrangeaient les viandes superflues de manière à les conserver pour les cas de disette ; les jeunes gens, moins expérimentés, jouissaient du présent et laissaient à l’avenir le soin de se pourvoir lui-même.

Le lendemain matin (19 octobre) je réussis à échanger mon poulain et une somme d’argent raisonnable, contre un cheval vigoureux et agile. Ce fut pour moi une grande satisfaction de me retrouver passablement monté. Cependant je m’aperçus qu’il n’était pas difficile de faire un choix parmi les coursiers de la troupe, car nos cavaliers avaient tous le penchant au trafic par échange, ou, comme ils l’appellent, au commerce, si général dans l’Ouest. Pendant l’expédition, il n’y eut peut-être pas un cheval, un fusil, une poire à poudre, une selle ou une cou-