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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/139

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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

retentit du bruit des haches et du craquement des arbres tombans. De grands feux brillèrent ; on étendit des couvertures devant eux pour servir de tentes ; on forma des logettes en écorces et en peaux, et chaque foyer eut un groupe qui se serrait autour de lui, occupé à se sécher, à se réchauffer ou à préparer un repas réconfortant. Quelques cavaliers déchargeaient ou nettoyaient leurs armes, et les chevaux, débarrassés de leurs harnais et de leurs charges, se roulaient dans les herbes mouillées.

Les averses se succédèrent à de courts intervalles jusque bien avant dans la soirée. On rassembla les chevaux à l’approche de la nuit, et on les mit au vert autour du camp, mais en-deçà des avant-postes. La crainte des Indiens, qui profitent ordinairement des nuits orageuses pour leurs attaques, obligeait à prendre cette précaution. À mesure que les ténèbres devenaient plus noires, nos feux émettaient une clarté plus intense, éclairant fortement des masses de feuillage, tandis que d’autres parties des bosquets restaient dans une profonde obscurité. Près de chaque foyer, on voyait un cercle d’un aspect tout-à-fait surnaturel, et les chevaux paraissaient aussi, à travers les branches, comme des