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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

tèrent dans le pays des esprits, et il n’en revint jamais.

Ce sont là des contes simples et sans art, mais ils ne manquent pas d’un certain intérêt romantique, lorsqu’on les entend de la bouche de narrateurs demi sauvages, autour d’un feu de chasseurs, pendant une nuit orageuse, ayant une forêt d’un côté, de l’autre un désert où le silence n’est interrompu que par des hurlemens, où peut-être des ennemis se glissent pour vous surprendre dans les ténèbres extérieures.

Notre conversation fut interrompue par un violent coup de tonnerre, immédiatement suivi du bruit d’un cheval courant au grand galop dans la campagne. Les pas de l’animal résonnèrent d’abord fortement, ensuite ils devinrent moins distincts, et ils se perdirent bientôt dans l’éloignement.

Quand le son eut cessé de se faire entendre, les auditeurs commencèrent à former des conjectures sur sa cause. Les uns pensaient que le tonnerre avait effrayé ce cheval ; d’autres, qu’un voleur indien l’avait monté et l’emmenait. À cette dernière supposition, l’on objectait que le mode habituel des Indiens est de se glisser près d’un cheval, de le détacher sans bruit, de le monter