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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

presque tête contre tête avec le cheval sauvage, il jette le nœud coulant du lariat sur le cou de l’animal par le moyen de la fourche, puis le Lassant courir de toute la longueur de la corde, il en joue comme le pêcheur joue avec le poisson pris à l’hameçon, et le soumet par la crainte de l’étranglement.

Tony promettait d’exécuter tout cela à notre complète satisfaction. Nous n’avions pas grande confiance dans ses succès, et nous craignions plutôt qu’il ne nous gâtât un de nos bons chevaux en courant après un mauvais ; car, de même que tous les créoles français, il était rude et impitoyable cavalier. Je me déterminai donc à le surveiller attentivement et à retenir son ardeur chasseresse.

Un ruisseau profond arrêta bientôt notre marche ; il coulait au fond d’un ravin couvert d’un bois épais. Après avoir côtoyé ce courant pendant une couple de milles, nous trouvâmes un gué ; mais il était difficile de descendre au rivage, les bords étant raides, d’un terrain mobile, et encombrés d’arbres forestiers, mêlés de ronces, de buissons et de vignes. Enfin, le cavalier en tête de la file s’ouvrit un chemin à travers les broussailles, et son cheval, posant les