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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

hommes, tandis qu’ils étaient engagés au fond du ravin.

Nous débouchâmes alors sur une vaste et magnifique prairie, dorée par les rayons d’un soleil d’automne. Les fréquentes et profondes traces des buffles montraient que nous étions dans un de leurs pâturages favoris ; cependant aucun ne se fit voir. Dans le cours de la matinée, le lieutenant et sa compagnie nous rejoignirent, chargés des dépouilles des buffles qu’ils avaient tués le jour précédent. Un des chasseurs avait été malheureux : son cheval, ayant pris peur à la vue des buffles, avait jeté à terre son cavalier, et s’était sauvé dans les bois,

À ces récits, l’excitation de nos chasseurs, jeunes et vieux, monta presque au degré de fièvre, car il en était peu qui eussent jamais rencontré ce célèbre gibier des prairies. En conséquence, lorsque dans le courant de la journée le cri de buffle ! buffle ! partait d’un point de la colonne, toute la troupe fut saisie d’une vive agitation. Nous traversions alors une belle partie de la prairie, agréablement variée par des collines, des plis de terrain, des vallons boisés. Ceux qui avaient donné l’alarme désignèrent un grand ani-