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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

nit ample matière aux conversations du soir. On conta plusieurs anecdotes sur un fameux cheval gris qui avait rôdé parmi les prairies de ce canton pendant six ou sept ans, déjouant toutes les tentatives des chasseurs pour s’emparer de lui. On disait qu’il pouvait dépasser au pas ou à l’amble le galop des chevaux les plus vites. Des récits également merveilleux étaient faits sur un cheval noir du Brasis, qui paissait sur les prairies voisines de la rivière de ce nom, dans le Texas : plusieurs années de suite il avait échappé aux poursuites. Sa renommée s’étendait au loin ; on offrait pour l’avoir mille dollars ; les plus vigoureux, les plus hardis chasseurs essayaient sans cesse de le prendre ; enfin il tomba victime de sa galanterie, ayant été attiré sous un arbre par une jument privée, et un nœud coulant jeté sur sa tête par un jeune garçon qui s’était perché parmi les branches.

La capture d’un cheval sauvage est un des exploits les plus enviés parmi les tribus des prairies ; c’est, en effet, de cette source que les chasseurs indiens tirent leur principale subsistance. Les chevaux qui vivent sur ces vastes plaines vertes, situées entre l’Arkansas et les établissemens espagnols, sont de différentes formes et de