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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

différentes couleurs, auxquelles on reconnaît leur origine diverse. Quelques uns ressemblent au cheval anglais, et descendent probablement de chevaux échappés de nos colonies frontières. D’autres, d’une espèce plus petite, mais vigoureuse, viennent sans doute de la race andalouse amenée par les premiers colons espagnols.

Certains spéculateurs fantasques veulent même voir en eux les descendans des coursiers arabes transplantés d’Afrique en Espagne, et de là en ce pays. Ils se complaisent dans la pensée que les ancêtres de ces chevaux sauvages ont appartenu au pur sang des nobles destriers du désert qui portèrent Mahomet et ses vaillans disciples sur les plaines sablonneuses de l’Arabie.

Les mœurs des Arabes semblent en effet avoir été apportées avec ces animaux. L’introduction des chevaux sur les plaines sans bornes de l’Ouest changea la façon de vivre de leurs habitans, en leur donnant la facilité, si chère à l’homme, de changer rapidement de place. Au lieu de guetter les animaux dans les forêts, et de suivre péniblement les labyrinthes des déserts de broussailles, comme leurs frères du Nord, les Indiens de l’Ouest sont les corsaires des plaines ; ils vivent au soleil, en plein air, presque toujours à