Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/166

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dre un ; mais le lariat tomba sur une oreille, et l’animal put s’en débarrasser sans peine. Les chevaux montèrent d’un trait une colline ; il la monta sur leurs talons, et tout à coup il vit leurs queues relevées en l’air, ce qui montre qu’ils sont prêts à se plonger dans un précipice. Il n’était plus temps de reculer ; l’élan était donné : vaincre ou mourir ! Il ferma les yeux, retint son haleine, et se lança à leur suite. La descente était de vingt a trente pieds ; mais tous arrivèrent sains et saufs sur un fond de sable.

Alors il réussit à jeter le lariat au cou d’un beau jeune cheval. Tandis qu’il galopait en ligne parallèle avec lui, les deux chevaux passèrent des deux côtés d’un jeune sapin, et le lariat fut arraché de sa main. Il le reprit ; mais un moment après, un accident semblable l’obligea encore de le lâcher. Enfin il arriva dans un lieu plus découvert, et put jouer avec le poulain en le laissant aller et en le retenant tour à tour, jusqu’à ce qu’il l’eût assez complètement subjugué pour le conduire à l’endroit où il avait laissé son fusil.

Ici, une autre difficulté formidable se présentait, le passage de la rivière. Les deux chevaux restèrent un instant embourbés, et Beatte fut