Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/170

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cher en liberté parmi les chevaux surnuméraires. Je ne pouvais m’empêcher de regarder d’un œil de pitié ce bel animal, dont l’existence avait été si soudainement changée. Au lieu de parcourir, au gré de ses caprices, ces vastes pâturages, allant de plaine en plaine, de prairie en prairie, broutant toutes les herbes, toutes les fleurs, buvant les eaux de tous les ruisseaux, il se voyait condamné à une servitude perpétuelle et pénible, à passer sa vie sous le harnais, peut-être au milieu du bruit, de la poussière, de la confusion des villes. Cette brusque transition dans sa destinée pouvait se comparer à celles qui ont souvent lieu dans les affaires humaines, surtout dans le sort des individus les plus élevés. Aujourd’hui prince des prairies, le jour suivant, cheval de bât !