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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/179

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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

La flamme de l’un des foyers avait pris aux grandes herbes sèches ; une forte brise soufflait, en peu d’instans le camp risquait d’être embrasé. « Prenez soin des chevaux ! » criait l’un, « Retirez le bagage ! » criait un autre : c’étaient un bruit, une confusion effroyables. Les chevaux fuyaient de tous côtés ; les hommes saisissaient leurs armes, leurs munitions ; d’autres emportaient les selles et les paquets, mais pas un ne pensait à éteindre le feu, et probablement pas un ne savait comment on pouvait l’éteindre. Cependant Beatte et ses compagnons l’attaquèrent à la façon des Indiens « en amortissant les bords de l’incendie avec des couvertures et des housses, et en tâchant d’empêcher la conflagration de s’étendre dans l’herbe. Les cavaliers suivirent leur exemple, et les flammes cessèrent très promptement.

Alors on ralluma les feux sur des places où l’herbe sèche avait été arrachée. Les chevaux, dispersés dans une petite vallée, broutaient l’herbage rare qu’elle conservait. Tony préparait un souper splendide, avec sa viande de buffle, et nous promettait une soupe succulente et un admirable rôti ; mais nous étions condamnés à éprouver une autre alarme bien plus sérieuse.

On entendis les cris éloignés de quelques ca-