Aller au contenu

Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/182

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

autres objets d’équipement avaient été déplacés et jetés pêle-mêle sous les arbres.

« Où est ma selle ? disait l’un. — Quelqu’un n’a-t-il vu mon fusil ? criait l’autre. — Qui veut me prêter une balle ? j’ai perdu mon sac, disait un troisième. — Pour l’amour du ciel, aidez-moi à sangler ce cheval, il est si rétif que je ne puis en venir à bout. » Dans son trouble, celui-ci avait posé la selle le devant derrière.

Quelques uns affectaient de plaisanter et de parler hardiment ; d’autres ne disaient rien, mais se hâtaient de préparer leurs chevaux et leurs armes ; et je comptais beaucoup plus sur le courage de ceux-ci. Plusieurs semblaient réellement exaltés à l’idée d’une rencontre avec les Indiens ; mais pas un ne l’était au degré de mon compagnon de voyage, Suisse qui avait une passion décidée pour les aventures sauvages. Notre métis Beatte conduisit ses chevaux sur les derrières du camp, posa son fusil contre un arbre, puis s’assit près du feu, dans un silence complet. D’autre part, le petit Tony, qui s’occupait du souper avec une grande activité, suspendait à chaque instant ses travaux pour fanfaronner, chanter, jurer, déployer une gaité extraordinaire, qui me fit soupçonner qu’un peu