Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/189

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nous réveilla tous. Une sentinelle fit feu, et accourut dans le camp en criant que les Indiens étaient proches.

Chacun fut sur pied en un moment. L’un prenait son fusil, l’autre sellait son cheval ; plusieurs coururent à la loge du capitaine ; mais il leur commanda de retourner à leurs feux respectifs. La sentinelle fut interrogée, et déclara qu’elle avait vu approcher un Indien qui rampait contre terre ; qu’elle avait tiré sur lui, puis était rentrée au camp. Le capitaine fut d’avis que l’Indien prétendu était un loup ; il réprimanda la sentinelle pour avoir quitté son poste, et l’obligea d’y retourner. Plusieurs inclinaient à croire le rapport de la sentinelle ; car les événements du jour avaient disposé les esprits à craindre des embûches, des surprises, pendant l’obscurité de la nuit. Long-temps on se tint éveillé autour des foyers, le fusil sur l’épaule, causant à voix basse, et prêtant l’oreille au moindre bruit. Cependant il n’arriva aucun autre événement ; les jaseurs s’assoupirent l’un après l’autre, et le silence régna encore dans le camp.