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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/191

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castors bien complète, de trois pieds de haut, formait un large étang, et contenait sans doute plusieurs familles de cet industrieux animal, bien que pas un ne montrât son nez au-dessus de l’eau. Le capitaine ne voulut pas permettre que l’on troublât le repos de cette république amphibie.

Maintenant, à chaque instant, nous apercevions des traces de buffles et de chevaux sauvages. Les premières se dirigeaient constamment au sud, comme le montrait le sens dans lequel les herbes étaient foulées. Il était évident que nous étions sur le chemin des grands troupeaux émigrans, mais qu’ils avaient pour la plupart tourné vers le sud.

Beatte, qui marchait ordinairement à plusieurs toises de la ligne, afin d’être à portée de voir le gibier, et qui observait chaque trace avec les jeux exercés d’un Indien, rapporta qu’il avait vu des empreintes suspectes. C’étaient des traces d’hommes chaussés de mocassins, tels que les portent les Pawnies. Il avait senti la fumée du tabac mêlé de sumach, en usage parmi les Indiens. Il avait vu des traces de chevaux mêlées à celles d’un chien, et une marque dans la poussière qui devait être celle de la longue bride que