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que la plupart des petites rivières que nous avons passées ne fussent remplies de castor. J’aimerais à venir les trapper dans ces eaux pendant un hiver entier.

— Mais vous risqueriez d’être attaqué par les Indiens, dit quelqu’un de la compagnie.

— Oh, quant à cela, on serait bien tranquille ici pendant l’hiver. Pas un Indien ne s’y montre avant le printemps, et il ne me faudrait que deux compagnons. Trois personnes sont plus en sûreté qu’un plus grand nombre pour trapper les castors. Il faut que les trappeurs fassent le moins de bruit possible ; et comme un ours tué peut nourrir trois hommes pendant deux mois y en prenant soin de mettre à profit toutes ses parties, ils sont rarement obligés de tirer. »

On tint conseil sur notre direction future. Nous avions marché jusqu’alors à l’ouest, et, les forêts transversales étant passées, nous nous trouvions sur les confins de la grande prairie occidentale. Cependant nous étions encore dans une contrée aride, où les pâturages étaient rares. La saison était avancée, les herbes trop sèches pour être broutées ; les pois grimpans des fonds boisés, qui avaient servi de nourriture à nos bêtes pendant une partie du voyage, étaient maintenant