CHAPITRE XXIV.
Le soleil se leva brillant et pur, mais le camp n’avait plus son hilarité accoutumée ; les concerts de basse-cour avaient cessé ; pas un chant de coq, pas un aboiement de chien, n’étaient exécutés ; on n’entendait ni chansons ni éclats de rire ; chacun s’occupait de sa besogne avec gravité et silence. La nouveauté de l’expédition était usée ; quelques uns des jeunes hommes étaient presque aussi fatigués que leurs chevaux ; et la plupart, peu faits à la vie de chasseur, commençaient à en sentir vivement les peines. Ce qui les décourageait le plus était de manquer de pain, les rations de farine ayant été épuisées depuis quelques jours. Les vieux chasseurs, qui avaient éprouvé souvent cette privation, la supportaient assez facilement ; et Beatte, accoutumé à passer des mois entiers sans pain lorsqu’il vi-