Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/198

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vait parmi les Indiens, considérait cet aliment comme un objet de luxe. « Le pain, disait-il d’un air dédaigneux, est la nourriture des enfans. »

Avant huit heures du matin, nous tournâmes le dos à l’ouest, et prîmes la direction du sud-ouest, le long d’une vallée formée de collines doucement inclinées. Après avoir fait quelques milles, Beatte, qui marchait en ligne parallèle avec nous sur le bord d’une éminence découverte, a droite, fit des cris, donna des signaux, comme s’il découvrait quelques objets capables d’intercepter notre marche. Plusieurs autour de moi s’écrièrent que c’était une bande de Pawnies, Une ligne de bosquets nous cachait l’approche de l’ennemi supposé. Nous entendions cependant un bruit de pas d’animaux parmi les broussailles ; mon cheval regardait de ce côté, ronflait et redressait les oreilles, quand soudain une paire de grands buffles mâles, qui avaient été alarmés par le métis, arrivèrent droit à nous en brisant les branches et les buissons sur leur passage. À la vue de notre colonne, ils firent volte-face et s’enfoncèrent dans un étroit défilé. Au même instant une vingtaine de fusils partirent, un hourra général s’éleva, la moitié de la troupe courut pêle-mêle après eux, et je me mis de la