Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/200

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lorsque je lisais au pied d’un arbre. Le sentiment que je éprouvais pour le compagnon muet de mes courses dans les Prairies me donna une légère idée de l’attachement des Arabes pour le coursier qui les a long-temps portés dans les déserts.

À quelques milles plus loin, nous trouvâmes un pré encore frais, arrosé par un large et clair ruisseau dont les bords offraient d’excellens pâturages. Là nous fîmes halte sous un bosquet d’ormes, où nous vîmes les vestiges d’un ancien campement d’Osages. À peine avions-nous eu le temps de mettre pied à terre que l’on fit une décharge générale sur un troupeau de dindons épars dans le bosquet, qui, probablement, servait de perchoir à ces oiseaux peu rusés. Ils volèrent en effet sur les arbres, allongeant leur grand cou, et regardant avec un étonnement stupide, jusqu’à ce que dix-huit d’entre eux eussent été abattus.

Au milieu du carnage, on apprit que quatre buffles paissaient dans une prairie voisine ; alors on abandonna les dindons pour un plus noble gibier ; on remonta sur les chevaux fatigués, et la « chasse commença. En peu d’instans nous nous trouvâmes en vue des buffles, qui ressemblaient