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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/201

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à des monticules bruns parmi les hautes herbes. Beatte tâcha de les dépasser et de les pousser vers nous y afin de donner a nos chasseurs inexpérimentés quelques chances favorables ; cependant les buffles tournèrent une colline de rochers qui les déroba à nos yeux. Quelques uns de nous tentèrent de franchir la colline ; mais ils s’embarrassèrent dans les broussailles et le bois taillis entrelacé dé vignes : mon cheval, qui avait chassé au buffle avec son ancien maitre, semblait aussi animé que moi y et faisait tous ses efforts pour forcer le passage à travers les buissons. Enfin nous parvînmes à nous dégager, et, descendant au galop la montagne, je trouvai notre petit Tony caracolant autour d’un grand buffle qu’il avait blessé trop grièvement pour qu’il pût s’enfuir, et qu’il amusait jusqu’à, notre arrivée. Il y avait un mélange de grandeur et de comique dans le combat de ce terrible animal et de son fantastique assaillant. Le buffle présentait toujours à l’ennemi son large front hérissé ; sa gueule était béante, sa langue desséchée, ses yeux étincelaient comme des charbons enflammés, sa queue était redressée ; de temps en temps il se lançait avec fureur sur son adversaire, qui esquivait son attaque en faisant des courbettes, en prenant toutes sortes de