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un grand nombre d’hommes bien montés. Ils se distribuent dans toutes les directions, à une certaine distance l’un de l’autre, et forment ainsi un cercle de deux ou trois milles de circonférence. On doit exécuter cette première disposition avec beaucoup de silence et de précautions ; car les chevaux sont, de tous les habitans des Prairies, les plus faciles à effaroucher, et ils sentent de très loin un chasseur sous le vent.

Le cercle formé, deux ou trois chasseurs courent sur les chevaux, qui se sauvent dans la direction opposée. Toutes les fois qu’ils approchent des limites du cercle, un chasseur se présente devant eux et les oblige à retourner sur leurs pas. De cette manière ils sont repoussés et chassés sur tous les points, et galopent en rond dans ce cercle magique jusqu’à ce qu’ils soient harassés, et alors il est facile de les aborder et de leur jeter le lariat. Cependant les meilleurs chevaux, les plus vites, les plus forts, les plus courageux, parviennent souvent a s’échapper ; en sorte qu’on ne prend en général que des chevaux de seconde classe.

On prépara donc une chasse de ce genre. Les chevaux de bât furent d’abord attachés solidement aux arbres dans l’intérieur du bois ; car ils