Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/207

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d’eux avec inquiétude ; enfin ils s’avancèrent lentement du côté de la rivière, et disparurent derrière un banc de verdure.

Ici l’on aurait dû, si l’on avait suivi les règles de la chasse, les arrêter sans bruit, en faisant simplement avancer un chasseur. Malheureusement, notre petit feu-follet de Français était là. Au lieu de rester paisible sur le flanc droit de la vallée, pour recevoir les chevaux lorsqu’ils seraient repoussés de ce côté, dès qu’il les vit se diriger vers la rivière, il sortit du couvert, et s’élança comme un fou à travers la plaine, monté sur un des chevaux de relai du comte. Ceci dérangea tous les plans. Les métis et une vingtaine des plus jeunes cavaliers se joignirent à la chasse. Ils coururent à bride abattue vers le banc. En un moment, les chevaux sauvages reparurent, et descendirent la vallée avec un bruit de tonnerre, le Français, les métis, les rôdeurs, galopant après eux, en hurlant comme des démons. En vain ceux de la ligne transversale essayèrent d’arrêter les fugitifs et de leur faire rebrousser chemin, ils étaient trop chaudement poursuivis. Dans leur terreur, ils se jetèrent en désespérés au travers de la ligne, et filèrent le long de la plaine. La troupe entière vola sur leurs traces ;