Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/208

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plusieurs, sans bonnets ni chapeaux, leurs cheveux tombant sur leurs jeux ; d’autres, avec des mouchoirs noués autour de la tête. Les buffles, qui étaient restés jusqu’alors ruminant paisiblement au milieu des herbes, soulevèrent leurs énormes masses de chair, regardèrent un instant avec surprise la tempête qui parcourait la prairie, puis, se mirent eux-mêmes à fuir d’un pas lourd, mais pressé, bientôt ils furent atteints, et serrés entre les deux côtés de la vallée qui se rapprochaient ; ils se trouvèrent au milieu de la foule. Alors, buffles sauvages, chevaux sauvages, chasseurs sauvages, tout disparut pêle-mêle avec des cris, des hourras, un bruit de pas précipités, qui retentissait dans les forêts les plus éloignées.

Enfin les buffles tournèrent vers un marécage aux bords de la rivière, et les chevaux prirent un étroit défilé des collines, avec leurs poursuivans sur leurs talons. Beatte en laissa passer plusieurs, parce qu’il avait jeté les yeux sur un beau cheval de Pawnies, qui avait les oreilles fendues et les marques de la selle sur le dos. Il le serra de près, mais il le perdit dans les bois.

Parmi ces chevaux était une belle jument noire pleine, à ce qu’il semblait, mais depuis peu. En