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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/212

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lée. Une procession de buffles, se mouvant avec lenteur sur le profil d’une de ces éminences éloignées, était un objet pittoresque parfaitement assorti au caractère du paysage. Sur la gauche, l’œil se portait, au-delà du désert de ravins, de collines et de forêts, sur une prairie éloignée d’environ dix railles, qui formait sur l’horizon une ligne droite d’un bleu clair. L’effet ressemblait à celui d’un espace de mer en repos aperçu au loin à travers des rochers et des brisans. Malheureusement, notre chemin n’était pas dans cette direction, et nous étions obligés de faire encore plusieurs milles dans les bois.

Vers le soir, nous campâmes dans une vallée, à côté d’un petit étang, sous un bosquet d’ormes clair-semés, dont les plus hautes branches étaient bordées de touffes du gui mystérieux. Pendant la nuit, le poulain sauvage grogna plusieurs fois ; et deux heures avant le jour, il y eut un stampedo, ou soudaine course de chevaux, le long des limites du camp, avec des hennissemens, des ronflemens, un bruit de pieds, qui réveillèrent la plupart de nos gens. Ils écoutèrent jusqu’à ce que le bruit se perdît, comme celui d’une bouffée de vent, et il fut attribué à quelque parti de maraudeurs indiens. Cependant, au point du