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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/213

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jour, deux chevaux sauvages furent aperçus dans une prairie voisine, et se sauvèrent quand on approcha d’eux. On supposa, d’après cela, qu’une troupe de ces animaux avait passé la nuit près du camp. On fit une revue générale des chevaux. Plusieurs étaient dispersés à de très grandes distances, et d’autres ne furent point retrouvés. Toutefois, les empreintes de leurs pieds, profondément enfoncées dans le sol, montrèrent qu’ils avaient couru au grand galop du côté des plaines, et leurs maîtres suivirent leurs traces. L’aurore parut vermeille et brillante ; mais bientôt les nuages se rassemblèrent, le ciel s’obscurcit, et tout annonça un orage d’automne. Nous reprîmes notre marche, dans un silence morne, à travers un pays rude et triste, découvrant, des points les plus élevés, les immenses prairies qui s’étendaient à perte de vue du côté de l’ouest. Après deux ou trois heures de marche, comme nous traversions une prairie desséchée qui ressemblait à une bruyère brune, nous vîmes sept guerriers osages qui venaient à nous. La vue d’une créature humaine quelconque au milieu d’un désert est aussi intéressante que celle d’un vaisseau en pleine mer. Un de ces Indiens se détacha du groupe, et s’avança vers nous, la tête