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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/222

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et des premières chaînes des montagnes de rochers. Les autres espèces d’ours sont dangereuses quand elles sont blessées, mais cherchent rarement à combattre si on leur permet de fuir. L’ours terrible est le seul, parmi les animaux de nos déserts occidentaux, qui soit enclin à des hostilités non provoquées. Sa grandeur et sa force prodigieuses en font un adversaire redoutable, et sa vie est tellement dure qu’il brave souvent l’adresse des chasseurs en échappant aux coups de feu et aux blessures du couteau de chasse.

Une des anecdotes contées en cette occasion offrait une vive peinture des accidens et des vicissitudes auxquels sont exposés les rôdeurs de notre frontière. Un chasseur, en poursuivant un daim, tomba dans un de ces puits profonds qui restent dans les Prairies après les grandes pluies, et sont connus sous le nom d’égouts. À son inexprimable horreur il se trouva en contact, au fond de ce trou, avec un ours terrible d’une grandeur énorme. Le monstre le saisit, une lutte mortelle s’ensuivit ; et le malheureux chasseur, grièvement déchiré et mordu, ayant eu un bras et une jambe fracassés, réussit néanmoins à tuer son formidable ennemi. Pendant plusieurs jours