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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/225

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ils n’acquièrent pas une insensibilité aux changemens de l’atmosphère aussi complète que beaucoup de gens se l’imaginent. Il portait les marques de différentes blessures reçues à la chasse ou dans les guerres des sauvages ; son bras droit avait été cassé en tombant de son cheval ; une autre fois, son coursier s’étant abattu sous lui y avait brisé sa jambe gauche.

« Je suis tout en pièces, et plus bon à rien, disait-il ; maintenant je ne me soucie guère de ce qui pourra m’arriver. Cependant, ajoutait-il après une pause, il faudrait encore un homme d’une certaine force pour m’abattre. »

Je tirai de lui diverses particularités de sa vie qui relevèrent dans mon esprit. Sa résidence était sur le Neosho, dans un hameau d’Osages placé sous la surintendance d’un digne missionnaire des bords dé l’Hudson, nommé Requa. Il tâchait d’enseigner aux sauvages l’agriculture, et d’en faire des laboureurs et des pasteurs. J’avais visité cette mission agricole dans ma dernière tournée de la frontière, et je l’avais considérée comme devant être un jour plus profitable aux pauvres Indiens que les autres missions, purement préchantes et priantes, de ces confins.