Aller au contenu

Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il n’hésita pas à me conter un exemple dans lequel il s’était joint à sa parenté osage pour tirer vengeance d’un parti de blancs qui avait commis contre les premiers un outrage flagrant. Je trouvai que, dans la rencontre qui eut lieu, Beatte s’était montré tout-à-fait Indien. Plus d’une fois il avait accompagné les Osages de sa famille dans leurs guerres contre les Pawnies, et il raconta une escarmouche qui eut lieu vers les confins des territoires de chasse sur lesquels nous étions alors, et dans laquelle un certain nombre de Pawnies furent tués, « Nous passerons peut-être près de cette place, dit-il, dans le cours de notre tournée, et nous pourrons, voir encore les os et les crânes de ces morts. » À ces mots, le chirurgien de la troupe, qui se trouvait présent, dressa les oreilles. Il donnait un peu dans la phrénologie, et il offrit à Beatte une honnête récompense s’il pouvait lui procurer un de ces crânes.

Beatte le regarda pendant un moment avec un air de grave surprise : « Non ! dit-il enfin ; ça être mal. J’ai le cœur assez ferme ; tuer n’est rien pour moi ; mais laissons les morts en paix ! » Il ajouta qu’une fois, en voyageant avec des blancs, il avait couché