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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/229

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puissante influence à leurs prophètes et à Jours rêveurs.

Les Osages, avec lesquels Beatte avait passé une grande partie de sa vie, conservent dans toute leur intégrité primitive la plupart de leurs idées et de leurs rites superstitieux ; ils croient tous à l’existence de l’âme après sa séparation du corps, et supposent qu’elle emporte les goûts et les habitudes de sa vie mortelle. Dans un village osage voisin de celui de Beatte, l’un des chefs perdit une enfant unique, belle petite fille d’un âge encore très tendre. On enterra tous ses jouets avec elle, et son petit cheval favori fut tué, et mis également dans la fosse, afin qu’elle pût le monter quand elle serait dans la terre des esprits.

J’ajouterai ici une petite histoire qui me fut contée pendant ma tournée dans le pays de Beatte, et qui montre les superstitions de sa tribu. Un parti d’Osages assez nombreux était campé depuis quelque temps sur les bords d’un beau ruisseau, nommé le Nick-a-Nanse. Parmi ces sauvages se trouvait un jeune chasseur, le plus vaillant, le plus gracieux de la tribu. Il était fiancé à une fille surnommée, à cause de sa beauté, la fleur des Prairies. Le jeune chasseur la laissa avec