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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/259

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seule étoile sur laquelle il pût se diriger ne brillait dans le ciel, et nous supposâmes qu’il ne continuerait point à errer dans les ténèbres, mais qu’il bivouaquerait jusqu’au jour.

C’était une nuit sombre et froide. Les carcasses des buffles tués dans le voisinage du camp avaient attiré le nombre accoutumé de loups voraces, qui exécutaient un horrible concert de hurlemens prolongés en cadences plaintives. Rien de plus mélancolique, de plus terrifiant que le hurlement nocturne du loup dans une prairie ; mais en songeant à la situation abandonnée, périlleuse de notre pauvre ami, l’obscurité profonde et la sauvage musique du désert nous paraissaient encore plus épouvantables. Toutefois nous espérions qu’au retour de l’aurore, il retrouverait le chemin du camp, et qu’alors tous les événemens de la nuit ne seraient rappelés que comme autant de bonnes fortunes pour sa passion chevaleresque.