Aller au contenu

Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
33
À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

connaissance de la part de notre cavalier à la mine hagarde ; mais à ma grande surprise, le vieux planteur se mit en furie, soutint que les Indiens avaient dérobé son cheval, la nuit, afin de le ramener le matin et d’obtenir une récompense, pratique, à ce qu’il prétendait, très ordinaire à ces gens-là. Il se disposait donc à lier le jeune sauvage à un arbre et à lui administrer des coups de fouet, et il fut surpris à l’excès de l’indignation générale que ce nouveau mode de récompenser un service excita en nous. Telle est cependant trop souvent la justice des frontières, du code Lynch, comme on l’appelle techniquement, dans lequel le plaignant peut être en même temps témoin, juré, juge et exécuteur, et le défendeur convaincu et puni sur de simples présomptions. C’est à cette source, j’en suis bien convaincu, que l’on doit attribuer la plupart de ces haines invétérées nourries par les Indiens contre les blancs, de ces sentimens de vengeance qui conduisent à des représailles cruelles dans les guerres. Quand je comparais le noble visage et les manières franches du jeune Osage avec la figure sinistre et la conduite brutale de l’homme des frontières, je sentais qu’il était facile de décider auquel des deux les coups