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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

mie, sortit de l’obscurité, et vola sur la branche dépouillée d’un arbre éclairé par un des feux. Aussitôt le jeune comte saisit son fusil, visa, et dans un clin d’œil le pauvre oiseau de mauvais augure tomba sans vie. Charley fut appelé et sommé d’apprêter et de manger sa prétendue excellente soupe ; mais il refusa sous prétexte qu’il n’avait pas lui-même tué la bête.

Dans le courant de la soirée, je fis une visite au feu du capitaine, qui se composait d’énormes troncs d’arbres, capables de rôtir un buffle tout entier. Là se trouvaient les principaux chasseurs et officiers debout, assis ou couchés sur des peaux et des couvertures, contant leurs histoires de chasse et de guerre avec les sauvages.

À mesure que la nuit approchait, une lumière rougeâtre se montrait à l’ouest au-dessus des arbres.

« C’est probablement une prairie incendiée par les Osages, dit le capitaine.

— Ce doit être vers l’embouchure de la Rivière Rouge, dit Beatte en regardant le ciel ; on dirait que c’est à trois ou quatre milles d’ici, et peut-être c’est à plus de vingt milles. »

Entre huit et neuf heures, une douce lumière argentée s’élevant par degrés à l’orient annonça