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Page:Wash Irving voyage dans les prairies.djvu/87

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À L’OUEST DES ÉTATS-UNIS

houblons prêts à couper que nos chevaux avaient beaucoup de peine à se frayer un chemin. En plusieurs places, le sol était empreint de traces de daims, et les griffes des ours avaient laissé des marques sur l’écorce de quelques arbres. Chacun avait l’œil et l’oreille au guet, dans l’espoir de voir lever du gibier. Tout à coup un mouvement, des clameurs, attirèrent notre attention sur une partie reculée de la ligne. « Un ours ! un ours ! » était le cri. Nous courûmes tous, afin d’être présens à l’intéressante chasse ; mais, à mon inexprimable et très ridicule chagrin, je trouvai nos deux rares personnages, Tony et Beatte, commettant un meurtre inutile et honteux sur un misérable chafoin, ou putois. L’animal s’était caché sous le tronc d’un arbre tombé, et de là il faisait une vigoureuse défense à sa manière, si bien que les bois d’alentour étaient parfumés de sa subtile odeur.

Les moqueries, les complimens goguenards, pleuvaient sur le chasseur indien. On lui conseillait de scalper la fouine et de porter son scalp comme un glorieux trophée. Cependant, quand on vit Tony et le métis déterminés à em-