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VOYAGE DANS LES PRAIRIES

du Texas. On les dit excellens écuyers, et presque toujours à cheval sur des coursiers véloces et pleins de courage, de la race sauvage des prairies. Ils parcourent ainsi ces vastes plaines, soit en chassant les daims et les buffles, soit en suivant des expéditions de guerre et de rapine ; car, de même que les enfans d’Ismaël, auxquels ils ressemblent sous plus d’un rapport, ils font la guerre à tous les peuples, et tous les peuples leur font la guerre : quelques uns n’ont point de demeures fixes, et vivent sous des tentes de peau faciles à transporter, en sorte qu’ils sont ici aujourd’hui, et ne savent où ils seront demain. Un vieux chasseur nous conta diverses particularités de leur manière de combattre. « Malheur, disait-il, à la bande de chasseurs ou de marchands qui serait aperçue dans les prairies, après une marche fatigante, par ces sauvages. Souvent ils emploient la ruse dans leurs attaques : ils se tiennent par une seule jambe sur leur selle, et cachent le reste de leur corps le long des flancs du cheval, et, de loin, ils ont l’apparence d’une troupe de chevaux sauvages sans cavaliers ; quand ils se sont ainsi suffisamment approchés de l’ennemi, ils se remettent soudain en selle, et, plus rapides qu’un tourbillon de vent, avec leurs