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Page:Whitman - Feuilles d’herbe, trad. Bazalgette.djvu/139

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Par le baiser longuement soutenu sur la bouche ou le
sein,
Par l ’intime étreinte qui me rend ivre, moi ou quiconque,
défaillant d’ excès,
Par ce que sait l’époux divin, par l’œuvre de paternité,
Par l ’exaltation, la victoire et le repos, par la compagne qui
vous enlace dans la nuit,
Parles poèmes en action des yeux, mains, hanches et seins,
Par l ’attachement du bras qui tremble,
Par le corps qui s’arque et se noue,
Par le côte à côte, où l ’ on rejette le souple couvre-pied,
Par celle qui ne veut pas me voir partir, et moi qui ne
veux pas davantage partir,
(Un instant encore, ô tendre qui m ’ attends, et je reviens),
De l ’heure où les étoiles brillent et la rosée tombe,
De la nuit un moment sorti en passant vite,
Je te célèbre, acte divin, et vous, enfants semés,
Et vous, robustes lombes.


JE CHANTE LE CORPS ÉLECTRIQUE


1

Je chante le corps électrique,
Les armées de ceux que je chéris m ’ enveloppent et je les en­
veloppe,
Ils ne me laisseront point partir que je n’aille avec eux,
ne leur réponde,
Et les purifie et les charge à plein de la charge de l ’âme.
Se demande-t -on si ceux qui polluent leur propre corps se
cachent ?