CHANT DE L’EXPOSITION 261
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Ecoute, Muse, émigre de Grèce et d’Ionie,
Biffe, je te prie, ces comptes immensément surfaits,
Cette affaire de Troie et du courroux d’Achille, et des voyages d’Enée, d’Ulysse,
Placarde « Déménagé » et « A louer » sur les rocs de ton neigeux Parnasse,
Répète l’avis à Jérusalem, accroche-le haut sur la porte de Japha et sur le mont Moriah,
De même sur les murailles de vos châteaux d’Allemagne,
France, Espagne, et vos musées d’Italie,
Car sache qu’une sphère plus grande, plus neuve, plus active, un domaine vaste et vierge t’attend, te réclame.
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Répondant à notre appel,
Ou plutôt à son désir longtemps nourri,
Joint à une irrésistible et naturelle force de gravitation,
La voici ! J’entends le froufrou de sa robe,
Je sens le parfum délicieux de son haleine, J'observe son pas divin, ses yeux curieux qu’ elle tourne, promène,
Sur cette scène qui nous entoure.
La souveraine des souveraines! Puis-je vraiment croire
Que ces temples antiques, ces statues classiques, n’ont pu ni l’un ni l’autre la retenir ?
Ni les ombres de Virgile et Dante, ni les myriades de souvenirs, poèmes, anciennes évocations, la fasciner et s’accrocher à elle ?
Mais qu’elle les ait tous abandonnés — et la voici ?