Page:Whitman - Feuilles d’herbe, trad. Bazalgette.djvu/59

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et ces demi-mots touchant les vieillards et les mères, et les petits arrachés prématurément de leur giron.

Qu’est-il advenu, croyez-vous, des jeunes hommes et des vieillards ?
Et qu’est-il advenu, croyez-vous, des femmes et des enfants ?

Ils sont vivants et bien portants quelque part,
La plus petite pousse montre qu’il n’y a au fond pas de mort,
Et s’il y en eut jamais, elle entraîna la vie plus outre, au lieu d’attendre à la fin pour l’arrêter,
Et cessa au moment où la vie est apparue.

Tout progresse et se développe, rien ne disparaît,
Et mourir est chose différente de ce que supposait quiconque, et plus heureuse.


7


Quelqu’un supposait-il que naître était chose heureuse ?
Je m’empresse de lui annoncer que mourir est chose tout aussi heureuse, et je le sais.

Je passe la mort avec les moribonds et la naissance avec le poupon frais lavé, et ne suis pas contenu entre mon chapeau et mes bottes,
Et j’examine des objets multiples, pas deux semblables et chacun bon,
Bonne la terre, et bons les astres, et bons tous leurs accessoires.

Je ne suis pas une terre ni l’accessoire d’une terre,