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C’est donc cela un attouchement ? Ce qui me pousse frémis­sant vers une individualité nouvelle,
Flamme et éther qui se précipitent en mes veines,
Mon traître de bout qui s’allonge et se gonfle pour les se­conder,
Ma chair et mon sang qui dardent des éclairs pour foudroyer ce qui diffère à peine de moi-même,
De toute part des excitateurs brûlants qui raidissent mes membres,
Étirent la tétine de mon cœur pour en extraire la dernière goutte,
Se conduisent impudiquement envers moi, n’acceptent aucun refus,
M’enlèvent comme à dessein le meilleur de mes forces,
Déboutonnent mes vêtements, m’empoignent par la taille à nu,
Se jouent de mon trouble avec le calme du soleil et des pâ­turages,
Écartent sans pudeur les autres sens,
Ils ont suborné le toucher pour prendre sa place et s’en aller broutiller mes extrémités,
Sans nulle considération, nul égard pour ma force qui s’é­puise ni ma colère,
Vont alentour chercher le reste du troupeau pour s’en divertir un moment,
Puis tous rassemblés sur une pointe restent à me tour­menter.

Les sentinelles désertent toutes les autres parties de moi-même,