« Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/78 » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
|||
En-tête (noinclude) : | En-tête (noinclude) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{nr|72|{{sc|sabine}}||t=<hr/>|b=<hr/>}} |
Version du 13 juillet 2020 à 20:58
le dévergondage de l’amour, les fureurs de la volupté pour une drôlesse qui…
— Assez, Renée, ne me rappelez pas que cette femme qu’on a osé appeler une drôlesse…
— C’était moi, parbleu ! et j’en suis fiére.
Le peintre renversa Renée dans son fauteuil, lui plongea son œil d’aigle dans le sien, et anxieux, scrutateur, interrogea à voix basse :
— Et pourtant tu as souffert ?… tu en conviens ?… Dis-le donc !
— C’est faux ! je t’aimais.
Les mains de Mme de Sérigny et de Duvicquet se délièrent. D’un commun accord ils se détournèrent doucement. Le jour d’hiver baissait. La pièce devenait sombre. Ils essayaient de parler sans se regarder.
Elle reprit :
— J’ai marché cote à côte avec vous, au milieu des glaires de tous ces gens-là ; un jour, une femme a pris une poignée de boue et me l’a jetée. — Je suis simplement rentrée chez moi, et j’ai brossé ma robe… Voilà.
— Et pourtant, interrompit le peintre soucieux, nous voulons marier Sabine à l’un des fils de ceux qui nous ont torturés !…
— Et que deviendrait Sabine si elle se prenait à aimer en dehors des préjugés que j’ai bravés ?
— Bah ! elle les foulerait aux pieds comme vous l’avez fait.
Renée se redressa, superbe, hautaine, et se croisant les bras :