« Page:Maison rustique du XIXe siècle, éd. Bixio, 1844, I.djvu/271 » : différence entre les versions
État de la page (Qualité des pages) | État de la page (Qualité des pages) | ||
- | + | Page non corrigée | |
Contenu (par transclusion) : | Contenu (par transclusion) : | ||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
cnxr. 10°. |
|||
mieux apprécier les uns et les autres, il faut ranger ces sortes de semis en deux classes : — ceux dont les produits, suivant à peu près les mêmes phases dans leur végétation, peuvent être récoltés en même temps ; — et ceux dont quelques-uns des produits doivent prendre leur plus grand accroissement après la récolte des autres. |
|||
au hasard, ala surface du globe, des pâtura— |
|||
''Pour les mélanges de la première sorte'', la très-grande difficulté sera toujours, lorsqu’on visera à la récolte des graines, de trouver des plantes différents qui puissent mûrir ''exactement'' à la même époque ; sous ce point de vue, ceux dont je viens de parler relativement à nos principales céréales, ne sont pas sans inconvénient. À la vérité, il n’est pas impossible de citer quelques végétaux auxquels le même reproche ne puisse s’appliquer, et je dois rappeler à cet égard, comme preuve suffisante, le succès plus qu’ordinaire de la caméline semée avec la moutarde blanche ; mais une pareille coïncidence est bien rare. Lorsqu’on cultive ensemble divers fourrages verts, la même difficulté n’existe plus, et alors je suis tout disposé à admettre que de semblables mélanges soient fort bons : tels sont les ensemencemens simultanés de fèves, de pois, de lentillons ou de vesces ; — de seigle ou d’avoine ; — d’orge et de mélilot, — de trèfle blanc et de graminées, etc. |
|||
ges naturels qui dispensaient de pourvoir |
|||
autrement a leur nourriture; que leur pro- |
|||
priétaire, rassuré a cet égard, ne cultivait |
|||
pour lui qu'une faible partie de ses Vastes |
|||
domaines, toute sa science consistait à rhoi- |
|||
sir des terres neuves, fécondes, qu'il aban- |
|||
donnait à un long repos après en avoir tiré |
|||
quelques récoltes, et l’art de la culture n'était |
|||
pour lui que celui du labourage. |
|||
Plus tard, lorsque la propriété commença |
|||
''Quant aux récoltes successives produit d’un même semis'', il est également hors de doute qu’elles peuvent être suivies, en bien des cas, des plus heureux résultats. Dans la Flandre, il est assez ordinaire de semer des carottes dans le lin ; — ailleurs, c’est avec l’œillette ; — aux environs de Contances on sème souvent le colza et la caméline dans un blé ; — près de Clermont (Oise), on voit également semer avec l’avoine, la navette qui, sans nuire sensiblement à la récolte de cette céréale, n’en donne pas moins elle-même de très-bons produits. — J’aurai occasion plus loin de faire connaître un assolement de la vallée de Niévolle, en Toscane, dans lequel entre, comme fourrage, un mélange de lupin, de lin, de raves et de trèfle incarnat, et dont chaque espèce de plantes se trouve consommée successivement, depuis l’automne jusqu’au mois de mai, époque de l’ensemencement du maïs. — Aux environs de Neufchâteau, d’après {{sc|Yvart}}, un cultivateur sema simultanément à la fin d’avril du lin, des carottes, des navets, du colza et de la chicorée. Le lin, soutenu par le colza, fut récolté le premier, à la fin de juillet ; — le colza fut coupé |
|||
à être divisée, pour subvenir aux besoins |
|||
quinze jours plus tard ; — les navets furent |
|||
croissans de la population, force fut bien |
|||
arrachés en septembre ; — les carottes en |
|||
d'étendre proportionnellement les cultures |
|||
octobre ; — et la chicorée fournit un bon |
|||
alimentaires, et par conséquent de les rame- |
|||
pâturage le printemps suivant. |
|||
ner plus souvent à la meule place. — Aux |
|||
labours il fallutjoindreles engrais; et,conime |
|||
on reconnut encore leur insuffisance, on ne |
|||
trouva rien de mieux que d'obtenir autant |
|||
de récoltes successives que le permettait la |
|||
fertilité du sol, et de le laisser ensuite plus |
|||
ou moins longtemps inculte. C’est ainsi que |
|||
s‘établirent sur une grande partie de l’Eu— |
|||
rope l’assoleuient triennal et quelques au- |
|||
tres dans lesquels des céréales suCCedent in- |
|||
variablement à des céréales et sont suivies |
|||
d'une jachère plus ou moins prolongée. |
|||
Jusque là à peine se doutait-on (le la t/ze'o- |
|||
''On peut arriver à des résultats analogues'' |
|||
rie des assolemens. Les prairies naturelles et |
|||
en répandant au printemps une seconde semence |
|||
les pâturages sur jachère continuaient à for— |
|||
sur une culture déjà avancée. C’est |
|||
mer toute la nourriture des bestiaux. On ne |
|||
ainsi que presque partout on sème le trèfle, |
|||
cultivait que par exception un très—petit |
|||
souvent la luzerne, et quelquefois le sainfoin |
|||
nombre de plantes fourragères,conlme s'il eût |
|||
avec les céréales, et peut de temps après la |
|||
été déraisonnable ou sans profit de deman- |
|||
moisson, pour peu que la saison soit favorable, |
|||
der au sol des récoltes qui ne fussent pas |
|||
on peut, sinon obtenir une première |
|||
immédiatement utiles à l homme; comme si |
|||
coupe, au moins faire pâturer sur place la |
|||
toute autre plante que celte dont on obtenait |
|||
jeune prairie qui sera en plein rapport l’année |
|||
directement le prix en argent ne méritait |
|||
ou les années suivantes. Ces mêmes plantes |
|||
pas les soins du laboureur. |
|||
fourragères peuvent aussi être semées |
|||
avec les lins, le sarrazin, etc. |
|||
L'introduction des prairies artificielles fut |
|||
Dans la campine on répand au printemps |
|||
presque partout le premier pas vers un meil— |
|||
sur le seigle un mélange de trèfle, de navets |
|||
leur systeme. —— Les cultures sal'cle'm', bine’cs |
|||
et des carottes, destiné à servir de nourriture |
|||
0u butées vinrent ensuite. — On s‘aperçut |
|||
d’hiver aux bestiaux. — Près de Lure, |
|||
que toutes les récoltes n'étaient pas égale- |
|||
dans la Haute-Saône, lorsque le seigle ou |
|||
nieut épuisantes; que toutes ne se succé- |
|||
l’orge commence à couvrir le terrain, on jette |
|||
daient pas avec un ineuie succès; que telles |
|||
à sa surface des graines de carottes et de navets. |
|||
pouvaient revenir plus fréquemment que |
|||
Dès que la récolte est achevée, des femmes |
|||
telles autres sur le même terrain, etc. Une |
|||
arrachent le chaume resté sur place, et |
|||
science nouvelle se déroula aux yeux du cul- |
|||
comme ce travail donne au sol une sorte de |
|||
tivateur, et, taudis que la pratique lui en dé- |
|||
labour, les racines se développent de manière |
|||
voilait en partie les principes, l'observation |
|||
à donner avant les gelées une seconde récolte |
|||
plus attentive des phénomènes naturels |
|||
pour les besoins du ménage, la vente ou la |
|||
acheva de les lui révéler. |
|||
nourriture du bétail. |
|||
S l°".—— Théorie chimique des assolemcns. |
|||
« Nous trouvons, dit {{sc|Yvart}}, une pratique |
|||
qui a le précieux avantage d’économiser les |
|||
labours, établie dans les plaines de Léry et à |
|||
Oissel, près de Rouen, pour la culture de la |
|||
gaude et des haricots : — au mois de juillet, |
|||
lorsque ces derniers sont en fleur, on leur |
|||
donne le second binage, et après les avoir |
|||
rechaussés, on profite d’un temps humide |
|||
pour semer la gaude dans les intervalles qui |
|||
les séparent ; on traine ensuite entre les |
|||
rangées de haricots un peut faisceau d’épines |
|||
qui supplée à la herse. Pendant que la |
|||
gaude lève, les haricots mûrissent, et, lorsque |
|||
les tiges en sont arrachées, la terre reçoit un |
|||
houage facile très-profitable à la plante qui |
|||
les remplace si avantageusement. |
|||
Quoi ue les végétaux qui vivent en fa- |
|||
» Nous avons vu également semer avec |
|||
mille, cest-a-dire groupés en masse homo— |
|||
succès, ajoute le même agronome, des navets |
|||
gène, ne soient pas très—communs à la sur- |
|||
dans les chenevières, lors de l’enlèvement |
|||
face du globe, on voit cependant diverses |
|||
du chanvre mâle, et ces plantes éprouvant |
|||
espèces envahir à elles seules des terrains |
|||
une opération utile à leur développement |
|||
entiers et s'y maintenir plus on moins long- |
|||
lors de l’arrachage des tiges femelles, fournissent, |
|||
temps sans mélange d'autres espèces. Mais, |
|||
la même année, sans frais de culture, |
|||
tût ou tard leur végétation devenant moins |
|||
une seconde récolte passable, qui aurait pu |
|||
vigoureuse, des plantes différentes commen- |
|||
devenir une troisième, si le chanvre, qui se |
|||
cent à se montrer parmi elles, bientôt elles |
|||
sème ordinairement assez tard, avait été précédé |
|||
se trouvent dominées et souvent entière— |
|||
d’une production fourrageuse au printemps, |
|||
ment. détruites. — On a cité plusieurs |
|||
comme cela a lieu aussi quelquefois |
|||
exemples semblables. pour des plantes her— |
|||
sur des terrains fertiles et bien engraissés. |
|||
bacées, dans la nature inculte. — Vous en |
|||
— Le maïs et quelques autres plantes permettent |
|||
trouvons fréquemment dans nos pâturages |
|||
également quelquefois cette double |
|||
et. nos prairies naturelles. La qualité des |
|||
récolte dans leurs intervalles : — enfin, la |
|||
plupart des plantes, même les graminées |
|||
cultivées en rayons, peuvent admettre de la |
|||
même manière un ensemencement destiné à |
|||
une double récolte, à l’époque où on leur |
|||
donne le dernier houage. » (''Dictionnaire d’agriculture théorique et pratique''.) |
|||
TllEORIE DES ASSOLEMENS. |
|||
''Les cultures de cette sorte sont le plus souvent très-avantageuses'', parce que, sans une |
|||
grande augmentation de frais de main d’œuvres, |
|||
l |
|||
elles ajoutent à la somme des produits. |
|||
Néanmoins il ne faut pas se dissimuler |
|||
257 |
|||
qu’elles ne sont pas toutes sans inconvéniens. |
|||
herbages y change, pour ainsi dire, sans |
|||
Il en est qui épuisent excessivement le sol ; |
|||
cesse : ici le trèfle rampant (Tri/blium re- |
|||
d’autres qui nuisent d’autant plus à la récolte |
|||
pem,, la lupuline (.lli-(licago lupulinn) et |
|||
principale que leur développement est plus |
|||
quelques autres légumineuses succèdent |
|||
vigoureux. J’ai vu des lins dont la croissance |
|||
spontanément aux graminées; — la ce sont |
|||
était sensiblement entravée, arrêtée même |
|||
diverses renoncules h’anunculus acris, bul- |
|||
sur plusieurs points par la végétation du |
|||
bosus, arvenqis ), ailleurs la jacée (les prés |
|||
trèfle. — La principale condition de succès |
|||
(Centaurea Jaceaf, 1.1 mille-feuille (Je/zilleu |
|||
est donc que la plante choisie comme récolte |
|||
millefolium ), l'oseille (_ Humec acetoxa ), etc. |
|||
secondaire soit d’une végétation moins |
|||
— Il serait facile de multiplier beaucoup de |
|||
rapide que l’autre ; mais il importe aussi que |
|||
semblables citations, et, si l'on étudiait les |
|||
cette dernière ne couvre pas tellement le sol |
|||
générations successives de ces plantes usur- |
|||
qu’elle en éloigne l’air ambiant et la lumière. |
|||
patrices, la courte existence d‘un homme |
|||
suffirait parfois pour les voir abandonner |
|||
à leur tour au profit de quelques autres les |
|||
terrains dont elles s’étaient emparées. |
|||
Dans certaines contrées il ne serait pas |
|||
impossible de constater que les végétaux (fav- |
|||
tructeury (les moissons alternent sur le même |
|||
sol, et quoique plusieurs causes autres que |
|||
Celles qui nous occupent ici puissent con- |
|||
courir a ce résultat, il y a tout lieu de |
|||
croire qu’il est du, en grande partie, au be— |
|||
soin de productions variées. |
|||
Les arbres eux—mêmes obéissent a la loi |
|||
des assolemens A côté des inlportaus écrits |
|||
des Bosc, des Tnonx, des Soerxue Bonix, |
|||
des Deux-ne DE L1 MALLE et de plusieurs au- |
|||
tres, les observations publiées par M. Tuni- |
|||
BxULT DE Bnnxsu'n ne doivent laisser aucun |
|||
doute à cet égard. |
|||
En 17—16, rapporte-t-il. un immense -in— |
|||
cendie dévora en partie la forêt de Chateau— |
|||
Nenf fdépartement de la Haute-Vienne); |
|||
cette foret était en essence de hetre. Plus |
|||
de cinq hectares que le feu avait entière- |
|||
ment consumés se couvrirent spontanément, |
|||
les années suivantes, d'herbes et de brous- |
|||
sailles, à travers lesquelles s'éleverent un |
|||
peu plus tard une infinité (le petits clienes. |
|||
—En 1799, les bois de Lumigny et (le Crecy |
|||
(Seine-et-Marne) ayant éte exploités, le |
|||
hetre, qui en faisait également la base, se |
|||
trouva remplacé, sans le secours de l'hom me, |
|||
par des frainboisiers, des groseillers, des |
|||
fraisiers, des ronces, puis des chênes, au— |
|||
jourd'hui en pleine végétation. — Une sem- |
|||
blable remarque a été faite à des époques |
|||
différentes dans les forêts qui couronuent |
|||
les bords escarpés du Dessombre, petite ri- |
|||
vière dont les eaux vont se perdre dans le |
|||
Doubs à St.-Hippol_v te. Ces forêts sont coni— |
|||
posées d‘arbres de hautes-t'utaies. principa- |
|||
lement de liètres. Lorsqu'une coupe a été |
|||
faite, on voit bientôt l’emplacement décou- |
|||
vert s'orner d'une infinité de framboisiers |
|||
qui fournissent pendant 3 ou 4 ans une abon- |
|||
dante récolte de leurs fruits sucrulens. A |
|||
ces arbrisseaux succèdent des fraisiers, et à |
|||
ceux-ci la ronce bleue, enfin les pousses de |
|||
nouveau bois mettent un trrme à cette suc- |
|||
cession de rosacées. — Après toutes les cou- |
|||
pes de forêts de hetres qui ont lieu sur le |
|||
Jura, partieulièrement a_u revers du Mont— |
|||
(l‘Ur, les grOséillers paraissent les premiers, |
|||
les framboisiers occupent ensuite le sol pen< |
|||
dant 3 ou 4 ans, puis les fraisiers deux an- |
|||
nées, et la ronce bleue de S a 10 ans; eutm |
|||
revient le hetre ou apparaît le eueue. -— |
|||
Trois especes de coupes se succèdent dans |
|||
le même triage de la foret de Belesme, près |
|||
Mortagne (Urne). La première a lieu sur un |
|||
'1‘0.‘ll-Il.—33 |
Version du 22 novembre 2020 à 09:33
cnxr. 10°.
au hasard, ala surface du globe, des pâtura— ges naturels qui dispensaient de pourvoir autrement a leur nourriture; que leur pro- priétaire, rassuré a cet égard, ne cultivait pour lui qu'une faible partie de ses Vastes domaines, toute sa science consistait à rhoi- sir des terres neuves, fécondes, qu'il aban- donnait à un long repos après en avoir tiré quelques récoltes, et l’art de la culture n'était pour lui que celui du labourage.
Plus tard, lorsque la propriété commença à être divisée, pour subvenir aux besoins croissans de la population, force fut bien d'étendre proportionnellement les cultures alimentaires, et par conséquent de les rame- ner plus souvent à la meule place. — Aux labours il fallutjoindreles engrais; et,conime on reconnut encore leur insuffisance, on ne trouva rien de mieux que d'obtenir autant de récoltes successives que le permettait la fertilité du sol, et de le laisser ensuite plus ou moins longtemps inculte. C’est ainsi que s‘établirent sur une grande partie de l’Eu— rope l’assoleuient triennal et quelques au- tres dans lesquels des céréales suCCedent in- variablement à des céréales et sont suivies d'une jachère plus ou moins prolongée.
Jusque là à peine se doutait-on (le la t/ze'o- rie des assolemens. Les prairies naturelles et les pâturages sur jachère continuaient à for— mer toute la nourriture des bestiaux. On ne cultivait que par exception un très—petit nombre de plantes fourragères,conlme s'il eût été déraisonnable ou sans profit de deman- der au sol des récoltes qui ne fussent pas immédiatement utiles à l homme; comme si toute autre plante que celte dont on obtenait directement le prix en argent ne méritait pas les soins du laboureur.
L'introduction des prairies artificielles fut presque partout le premier pas vers un meil— leur systeme. —— Les cultures sal'cle'm', bine’cs 0u butées vinrent ensuite. — On s‘aperçut que toutes les récoltes n'étaient pas égale- nieut épuisantes; que toutes ne se succé- daient pas avec un ineuie succès; que telles pouvaient revenir plus fréquemment que telles autres sur le même terrain, etc. Une science nouvelle se déroula aux yeux du cul- tivateur, et, taudis que la pratique lui en dé- voilait en partie les principes, l'observation plus attentive des phénomènes naturels acheva de les lui révéler.
S l°".—— Théorie chimique des assolemcns.
Quoi ue les végétaux qui vivent en fa- mille, cest-a-dire groupés en masse homo— gène, ne soient pas très—communs à la sur- face du globe, on voit cependant diverses espèces envahir à elles seules des terrains entiers et s'y maintenir plus on moins long- temps sans mélange d'autres espèces. Mais, tût ou tard leur végétation devenant moins vigoureuse, des plantes différentes commen- cent à se montrer parmi elles, bientôt elles se trouvent dominées et souvent entière— ment. détruites. — On a cité plusieurs exemples semblables. pour des plantes her— bacées, dans la nature inculte. — Vous en trouvons fréquemment dans nos pâturages et. nos prairies naturelles. La qualité des
TllEORIE DES ASSOLEMENS.
l
257 herbages y change, pour ainsi dire, sans cesse : ici le trèfle rampant (Tri/blium re- pem,, la lupuline (.lli-(licago lupulinn) et quelques autres légumineuses succèdent spontanément aux graminées; — la ce sont diverses renoncules h’anunculus acris, bul- bosus, arvenqis ), ailleurs la jacée (les prés (Centaurea Jaceaf, 1.1 mille-feuille (Je/zilleu millefolium ), l'oseille (_ Humec acetoxa ), etc. — Il serait facile de multiplier beaucoup de semblables citations, et, si l'on étudiait les générations successives de ces plantes usur- patrices, la courte existence d‘un homme suffirait parfois pour les voir abandonner à leur tour au profit de quelques autres les terrains dont elles s’étaient emparées.
Dans certaines contrées il ne serait pas impossible de constater que les végétaux (fav- tructeury (les moissons alternent sur le même sol, et quoique plusieurs causes autres que Celles qui nous occupent ici puissent con- courir a ce résultat, il y a tout lieu de croire qu’il est du, en grande partie, au be— soin de productions variées.
Les arbres eux—mêmes obéissent a la loi des assolemens A côté des inlportaus écrits des Bosc, des Tnonx, des Soerxue Bonix, des Deux-ne DE L1 MALLE et de plusieurs au- tres, les observations publiées par M. Tuni- BxULT DE Bnnxsu'n ne doivent laisser aucun doute à cet égard.
En 17—16, rapporte-t-il. un immense -in— cendie dévora en partie la forêt de Chateau— Nenf fdépartement de la Haute-Vienne); cette foret était en essence de hetre. Plus de cinq hectares que le feu avait entière- ment consumés se couvrirent spontanément, les années suivantes, d'herbes et de brous- sailles, à travers lesquelles s'éleverent un peu plus tard une infinité (le petits clienes. —En 1799, les bois de Lumigny et (le Crecy (Seine-et-Marne) ayant éte exploités, le hetre, qui en faisait également la base, se trouva remplacé, sans le secours de l'hom me, par des frainboisiers, des groseillers, des fraisiers, des ronces, puis des chênes, au— jourd'hui en pleine végétation. — Une sem- blable remarque a été faite à des époques différentes dans les forêts qui couronuent les bords escarpés du Dessombre, petite ri- vière dont les eaux vont se perdre dans le Doubs à St.-Hippol_v te. Ces forêts sont coni— posées d‘arbres de hautes-t'utaies. principa- lement de liètres. Lorsqu'une coupe a été faite, on voit bientôt l’emplacement décou- vert s'orner d'une infinité de framboisiers qui fournissent pendant 3 ou 4 ans une abon- dante récolte de leurs fruits sucrulens. A ces arbrisseaux succèdent des fraisiers, et à ceux-ci la ronce bleue, enfin les pousses de nouveau bois mettent un trrme à cette suc- cession de rosacées. — Après toutes les cou- pes de forêts de hetres qui ont lieu sur le Jura, partieulièrement a_u revers du Mont— (l‘Ur, les grOséillers paraissent les premiers, les framboisiers occupent ensuite le sol pen< dant 3 ou 4 ans, puis les fraisiers deux an- nées, et la ronce bleue de S a 10 ans; eutm revient le hetre ou apparaît le eueue. -— Trois especes de coupes se succèdent dans le même triage de la foret de Belesme, près Mortagne (Urne). La première a lieu sur un '1‘0.‘ll-Il.—33