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{{t3mp|1404. — DE MADAME DE COULANGES À MADAME DE SÉVIGNÉ.}} |
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{{sc|On}} voit bien que vous avez oublié le climat de Paris, mon amie, puisque vous croyez avoir plus froid que nous : jamais il n’y a eu un hiver comme celui-ci. Le soleil se fait voir depuis deux jours, mais il ne se laisse point sentir ; c’ est un privilège dont vous jouissez a Grignan, j’en suis assurée. Je comprends à merveilles que {{Mme}} de Grignan se fasse un plaisir de ne point faire de visites ; c’ est un avantage que j’ai au milieu de Paris ; mais aussi n’ai-je point de raison pour m’incommoder : point d’enfants, point de famille ; grâces à Dieu, assez de dégoût pour ces fatigantes occupations ; bien des années, et une assez mauvaise santé ; tout cela me fait demeurer au coin de mon feu avec un plaisir, pour moi, que je préfère à d’autres qui paroissent plus sensibles ; mais une retraite que j’admire, c’est celle de {{Mlle}} de la Trousse<ref>{{sc|Lettre}} 1404. — 1. Il faut sans doute lire ici ''{{Mme}} de la Trousse'' (voyez tome {{rom-maj|III|}}, {{pg}}131, note 4) : nous ne croyons pas qu’il y eût alors une {{Mlle}} de la Trousse ; la fille du marquis (tome {{rom-maj|VI|}}, {{pg}}349, note 9) était mariée très-probablement, puisqu’elle resta veuve avec des enfants, dit Moréri, en octobre 1698. La veuve du marquis de la Trousse, dont nous pensons qu’il est question, ne tarda pas à rentrer dans le monde : voyez la lettre de Coulanges du 4 mars 1695, dernier alinéa, {{pg}}253. — Voyez cependant ci·-dessous, {{pg}}313, la note 1.</ref> ; Dieu lui fait de grandes grâces, et son état est maintenant bien digne d’envie. {{Mme}} de Chaulnes veut toujours se reposer, et court incessamment. Il y a chez elle des dîners magnifiques : le chevalier de Lorraine, M.{{lié}}de Marsan, M.{{lié}}le cardinal de Bouillon ; cela se soutient de cette sorte tous les jours de la semaine. {{Mme}} de Pontchartrain est assez malade ; la comtesse de Gramont est retournée à la cour<section end="1404"/> |
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l404. -- DE MADAME DE COULANGES |
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A MADAME DE SÉVIGNÉ. |
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A Paris, le 4è février. |
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ON voit bien que vous avez oublié le climat de Paris, |
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mon amie, puisque vous croyez avoir plus froid que nous : |
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jamais il n’y a eu un hiver comme celui-ci. Le soleil se |
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fait voir depuis deux jours, mais il ne se laisse point sentir ; |
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c`est un privilège dont vous jouissez a Grignan, j’en |
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suis assurée. Je comprends à merveilles que Mme de Grignan |
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se fasse un plaisir de ne point faire de visites ; c`est |
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un avantage que j’ai au milieu de Paris ; mais aussi n'ai-je |
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point de famille ; grâces à Dieu, assez de dégoût pour ces |
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mon feu avec un plaisir, pour moi, que je préfère à d`autres qui paroissent plus sensibles ; mais une retraite que |
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(voyez tome III, p. 131, note 4) ; nous ne croyons pas qu’il y eût |
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alors une Mlle de la Trousse ; la fille du marquis (tome VI, p. 349, |
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note 9) était mariée très-probablement, puisqu’elle resta veuve avec |
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des enfants, dit Moréri, en octobre 1698. La veuve du marquis de la |
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Trousse, dont nous pensons qu’il est question, ne tarda pas à rentrer |
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dans le monde : voyez la lettre de Coulanges du 4 mars 1695, |
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dernier alinéa, p. 253. -- Voyez cependant ci·-dessous, p. 313, |
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la note 1.</ref> ; Dieu lui fait |
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de grandes grâces, et son état est maintenant bien digne |
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d'envie. Mme de Chaulnes veut toujours se reposer, et |
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court incessamment. Il y a chez elle des dîners magnifiques : |
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le chevalier de Lorraine, M. de Marsan, M. le |
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cardinal de Bouillon ; cela se soutient de cette sorte tous |
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les jours de la semaine. Mme de Pontchartrain est assez |
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malade ; la comtesse de Gramont est retournée à la cour |
Version du 30 juillet 2021 à 18:47
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On voit bien que vous avez oublié le climat de Paris, mon amie, puisque vous croyez avoir plus froid que nous : jamais il n’y a eu un hiver comme celui-ci. Le soleil se fait voir depuis deux jours, mais il ne se laisse point sentir ; c’ est un privilège dont vous jouissez a Grignan, j’en suis assurée. Je comprends à merveilles que Mme de Grignan se fasse un plaisir de ne point faire de visites ; c’ est un avantage que j’ai au milieu de Paris ; mais aussi n’ai-je point de raison pour m’incommoder : point d’enfants, point de famille ; grâces à Dieu, assez de dégoût pour ces fatigantes occupations ; bien des années, et une assez mauvaise santé ; tout cela me fait demeurer au coin de mon feu avec un plaisir, pour moi, que je préfère à d’autres qui paroissent plus sensibles ; mais une retraite que j’admire, c’est celle de Mlle de la Trousse[1] ; Dieu lui fait de grandes grâces, et son état est maintenant bien digne d’envie. Mme de Chaulnes veut toujours se reposer, et court incessamment. Il y a chez elle des dîners magnifiques : le chevalier de Lorraine, M. de Marsan, M. le cardinal de Bouillon ; cela se soutient de cette sorte tous les jours de la semaine. Mme de Pontchartrain est assez malade ; la comtesse de Gramont est retournée à la cour
- ↑ Lettre 1404. — 1. Il faut sans doute lire ici Mme de la Trousse (voyez tome III, p. 131, note 4) : nous ne croyons pas qu’il y eût alors une Mlle de la Trousse ; la fille du marquis (tome VI, p. 349, note 9) était mariée très-probablement, puisqu’elle resta veuve avec des enfants, dit Moréri, en octobre 1698. La veuve du marquis de la Trousse, dont nous pensons qu’il est question, ne tarda pas à rentrer dans le monde : voyez la lettre de Coulanges du 4 mars 1695, dernier alinéa, p. 253. — Voyez cependant ci·-dessous, p. 313, la note 1.