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« Page:Lermontov - Un héros de notre temps, Stock, 1904.djvu/133 » : différence entre les versions

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réfléchis un moment, et lorsque je regardai de nouveau vers le toit, la jeune fille n’y était plus. Tout à coup elle passa près de moi en chantant autre chose et en faisant claquer ses doigts ; puis elle courut auprès de la vieille avec laquelle elle engagea une discussion, La vieille était furieuse, mais la jeune fille riait aux éclats. Soudain je vois mon ondine reprendre sa course et ses bonds, se placer devant moi, s’arrêter et me regarder fixement dans les yeux, comme si ma présence l’étonnait ; puis elle se retourna négligemment et regagna doucement le port. Mais cela ne finit pas là : Tout le jour elle rôda autour de mon logement, ne cessant un seul instant de bondir et de chanter. C’était un être étrange ! sur son visage on ne lisait aucun indice de folie ; ses yeux, au contraire, s’arrêtaient sur moi avec une vive pénétration, me paraissaient doués d’une puissance magnétique, et à chaque fois semblaient attendre de moi une interrogation. Mais lorsque j’essayais de lui parler elle s’enfuyait en souriant malignement.
réfléchis un moment, et lorsque je regardai de
nouveau vers le toit, la jeune fille n’y était plus.
Tout à coup elle passa près de moi en chantant
autre chose et en faisant claquer ses doigts ;
puis elle courut auprès de la vieille avec laquelle
elle engagea une discussion, La vieille était
furieuse, mais la jeune fille riait aux éclats. Soudain je vois mon ondine reprendre sa course et
ses bonds, se placer devant moi, s’arrêter et me
regarder fixement dans les yeux, comme si ma
présence l’étonnait ; puis elle se retourna négligemment et regagna doucement le port.
Mais cela ne finit pas là : Tout le jour elle rôda
autour de mon logement, ne cessant un seul
instant de bondir et de chanter. C’était un être
étrange ! sur son visage on ne lisait aucun indice
de folie ; ses yeux, au contraire, s’arrêtaient sur
moi avec une vive pénétration, me paraissaient
doués d’une puissance magnétique, et à chaque
fois semblaient attendre de moi une interrogation. Mais lorsque j’essayais de lui parler elle
s’enfuyait en souriant malignement.


Décidément je n’avais jamais vu une pareille
Décidément je n’avais jamais vu une pareille femme. Elle était loin d’être belle ; mais j’ai aussi mes préjugés sur le compte de la beauté ; il y avait
femme. Elle était loin d’être belle ; mais j’ai aussi
mes préjugés sur le compte de la beauté ; il y avait chez elle

Version du 12 septembre 2014 à 09:28

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réfléchis un moment, et lorsque je regardai de nouveau vers le toit, la jeune fille n’y était plus. Tout à coup elle passa près de moi en chantant autre chose et en faisant claquer ses doigts ; puis elle courut auprès de la vieille avec laquelle elle engagea une discussion, La vieille était furieuse, mais la jeune fille riait aux éclats. Soudain je vois mon ondine reprendre sa course et ses bonds, se placer devant moi, s’arrêter et me regarder fixement dans les yeux, comme si ma présence l’étonnait ; puis elle se retourna négligemment et regagna doucement le port. Mais cela ne finit pas là : Tout le jour elle rôda autour de mon logement, ne cessant un seul instant de bondir et de chanter. C’était un être étrange ! sur son visage on ne lisait aucun indice de folie ; ses yeux, au contraire, s’arrêtaient sur moi avec une vive pénétration, me paraissaient doués d’une puissance magnétique, et à chaque fois semblaient attendre de moi une interrogation. Mais lorsque j’essayais de lui parler elle s’enfuyait en souriant malignement.

Décidément je n’avais jamais vu une pareille femme. Elle était loin d’être belle ; mais j’ai aussi mes préjugés sur le compte de la beauté ; il y avait