Aller au contenu

Théorie du mouvement des corps célestes/Olbers

La bibliothèque libre.
Traduction par Edmond Dubois.
(p. Olbers-380).
Figures  ►
Méthode d’Olbers

MÉTHODE D’OLBERS
Pour la détermination des éléments paraboliques d’une Comète
au moyen de trois observations complètes.

Soient (fig. 8), les trois positions d’une comète aux époques temps moyen de Paris ; soient aussi les trois positions correspondantes de la Terre, et le centre du Soleil.

Posons et

Les aires décrites par les rayons vecteurs étant proportionnelles aux temps employés à les décrire, on aura

Si l’intervalle des observations n’est pas considérable, on pourra remplacer les rapports des secteurs par ceux des triangles correspondants

ou, comme ces triangles ont même hauteur, il viendra

Projetons maintenant les points sur un plan perpendiculaire au rayon vecteur de la Terre à sa position moyenne, et supposons que ce plan occupe, parallèlement à lui-même, trois positions, de manière à passer successivement par les points et

Soit (fig. 9), le lieu du Soleil, les trois points de la figure (8), leurs projections orthogonales sur le plan perpendiculaire au rayon et passant par le point de l’espace ; ce point étant à lui-même sa projection est représenté en sur la figure (9) ; les points et sont les projections orthogonales des points et sur notre plan de projection, dont représente l’intersection avec l’écliptique. Remarquons immédiatement que dans le mouvement du plan de projection parallèlement à lui-même, la position des points sur ce plan ne change pas.

Abaissons les perpendiculaires sur le plan de l’écliptique.

Désignons par les trois latitudes géocentriques de la comète ;

ses trois longitudes géocentriques ;

les trois longitudes géocentriques du Soleil ;

les trois distances accourcies de la comète à la Terre.

Le triangle rectiligne rectangle formé dans l’espace par les trois points et donne

Le triangle donne aussi,

ou enfin,

Le triangle donne, en désignant l’angle par

Si nous supposons actuellement que le plan de projection se transporte au point nous déduirons, par des triangles analogues et en désignant par l’angle

et enfin, si nous supposons que le plan de projection se transporte parallèlement à lui-même en nous obtiendrons, en désignant par l’angle

Posons actuellement,

 et 

Nous avons, dans le triangle en supposant le plan de projection en

et, dans le triangle

on en déduit

En supposant le plan de projection en nous obtiendrons, par des triangles analogues,

Les triangles et donnent

on en déduit

Des deux triangles et on obtient de même

on a par suite,

mais on a évidemment,

 et 

et comme on a déjà

il vient alors,

d’où

et par suite,

ou obtient alors, pour

d’où

Transformons maintenant cette expression pour faire disparaître et

En multipliant et divisant par nous avons

en substituant à les valeurs trouvées plus haut, et en posant

[1]

il vient

[2]

Désignons maintenant par et les trois rayons vecteurs de la Terre correspondant aux observations.

Soient (fig. 10), la première position de la comète dans l’espace, et les positions du Soleil et de la Terre correspondantes. Projetons en sur l’écliptique, et joignons et

Le triangle donne, en désignant le rayon vecteur par

mais, en imaginant une sphère en et le petit triangle sphérique rectangle on a

et comme on a aussi

il vient

(3)

Pour les autres positions de la comète on aura aussi, par analogie,

(4)

Soient actuellement, (fig. 11), trois axes de coordonnées rectangulaires passant par le Soleil ; imaginons aussi par la Terre trois axes parallèles, prenons l’écliptique pour plan des et la ligne des équinoxes pour axe des

Si représente le premier lieu de la comète dans l’espace, nous aurons, en nommant ses trois coordonnées,



d’où



Si (fig. 11), représente le troisième lieu de la comète, on aura aussi,



En désignant la corde par on aura

ou

en mettant à la place de les valeurs que nous venons de trouver, et en remplaçant par il vient

(5)

Nous avons trouvé dans la note III, en nous appuyant sur l’art. 18, la relation

dans laquelle est la distance périhélie et l’anomalie vraie.

Pour les deux époques et des observations extrêmes de la comète, on aura donc, en appelant l’époque du passage du périhélie, et en représentant par la quantité 27j,403895,

d’où

ou

ou enfin,

Mais on sait qu’on a les relations

[β″]

il vient alors, en ayant égard à ces expressions,

Les relations (β) donnent aussi,

Ces mêmes relations (β) donnent encore

d’où

de là, en posant

on déduit l’équation

Cette relation est appelée relation de Nicolic, son inventeur.

En introduisant cette expression dans la valeur de nous avons

en réduisant au même dénominateur dans la parenthèse et en substituant à il vient

ou

Mais on a

Il vient donc en substituant cette valeur

ou, en développant les carrés dans la parenthèse et réduisant,

d’où l’on obtient

Si nous portons cette valeur de dans nous aurons

ou, en mettant à la place de et réduisant,

Posons

et remarquons que

et

on aura, toutes réductions faites,

ou

Mais nous avons aussi, relativement à la corde

ou

Des deux relations

et

nous déduisons aussi,

on a donc

et par suite, on obtient enfin la relation suivante, démontrée d’une autre manière par Gauss, dans l’art. 108,

(6)

Cette formule, connue sous le nom de relation de Lambert, complète les équations à l’aide desquelles nous allons chercher la distance de la comète à la Terre, au moment de la première observation.

Récapitulons d’abord les six relations que nous venons de trouver.

Nous avons

(1)
(2)
(3)
(4)
(5)
(6)

On commence par déterminer les coefficients et puis les coefficients numériques des équations (3), (4) et (6). On obtient ainsi les trois équations en

(3)′
(4)′
(5)′

On fait alors différentes hypothèses sur en commençant d’abord par la valeur pour chaque hypothèse on obtient, à l’aide des équations (3)′, (4)′, (5)′, les valeurs correspondantes de que l’on substitue dans le second membre de l’équation (6).

Si l’on arrive à une identité, c’est-à-dire si le second membre de cette équation est juste égal à l’intervalle de temps écoulé entre les observations extrêmes, on a trouvé la vraie valeur de dans le cas contraire on fait varier cette valeur de de deux dixièmes en deux dixièmes, jusqu’à ce que l’on trouve deux seconds membres comprenant entre eux la valeur par une simple proportion on peut ensuite déterminer une valeur de satisfaisant assez approximativement l’équation (6). On essaye deux valeurs de prises en dessus et en dessous de cette valeur déterminée, et l’on resserre les hypothèses ; une nouvelle proportion établie entre les variations de et les variations de l’intervalle calculé, permet enfin de trouver une valeur de suffisamment exacte, et à l’aide de laquelle on a et avec assez de précision.

Une fois les valeurs de et déterminées ainsi que nous venons de le dire, on procède à la recherche des éléments paraboliques de la comète.

Cette détermination se fait de la manière suivante :

I. Détermination des latitudes et longitudes héliocentriques correspondantes des observations extrêmes.

En représentant par la latitude héliocentrique de la comète à l’instant de la première observation, on aura, d’après la fig. (10),

(7)

et, par analogie,

(8)

Le triangle donne ensuite, en appelant l’angle au Soleil

d’où

(9)

on obtient de même

(10)

et ensuite,

longitude héliocentrique,
id.

II. Détermination de la longitude du nœud et de l’inclinaison de l’orbite.

En appelant l’inclinaison de l’orbite et la longitude du nœud, on sait qu’on a les relations

d’où l’on déduit, en posant

(11)

et ensuite,

(12)

III. Détermination des arguments de la latitude, et ainsi que des anomalies vraies et

On sait que l’on a

(13)

on en déduit

Si l’on applique les relations de Nicolic,

(14)

on obtiendra facilement et

IV. Détermination de la longitude du périhélie dans l’orbite, de la distance périhélie et de l’époque du passage de la comète à son périhélie.

On a évidemment

longitude de la comète dans l’orbite,
id.

et par suite,

Longitude du périhélie dans l’orbite

La distance périhélie s’obtiendra par la relation

(15)

Enfin, l’époque du passage de la comète à son périhélie se déterminera en cherchant d’abord la valeur de qui correspond à la relation

(16)

on aura ensuite

Époque du passage

On pourra, pour cette détermination, se servir de la table de Barker ou d’une autre.


Formules de corrections des éléments obtenus
par la méthode d’Olbers.

La valeur de a été obtenue en supposant que l’on pouvait écrire

cette hypothèse peut ne pas être exacte, et il s’agit de corriger cette valeur de en se servant des éléments approchés que l’on a ainsi obtenus.

Au moyen de ces éléments déterminons les anomalies qui correspondent aux trois époques considérées. Nous avons ensuite, fig. (8),

 ou 
 ou 

on en déduit

Nous déduisons aussi par analogie,

Si nous projetons, ainsi que nous l’avons déjà fait, les points sur un plan perpendiculaire au rayon nous aurons, fig. (9), en nommant la distance

mais du triangle nous avons

et du triangle

il vient donc,

Nous déduisons aussi des triangles et

on obtient donc

Mais l’angle
et l’angle
de plus nous avons donc, en représentant par

Mais nous pouvons évidemment remplacer les rapports

etparet

on a donc, d’après cela,

ou

Mais nous avons les relations

il vient donc, en introduisant ces relations dans l’équation précédente,

(1)

en posant

Remarquons maintenant, qu’on a aussi

il vient alors, en introduisant cette valeur dans l’équation (1),

équation que nous pouvons mettre sous la forme

En la divisant par nous avons,

Mais nous avions pris pour la valeur

on a donc,

ou, en remarquant que

et

il vient enfin,

Pour calculer ce rapport on se servira des valeurs et trouvées d’après les éléments fournis par la méthode donnée précédemment.

Une fois la valeur de obtenue, on multipliera, dans les équations fondamentales qui donnent et les coefficients qui contiennent par et ceux qui contiennent par on aura ainsi les équations en et corrigées, et l’on pourra procéder de nouveau à la détermination des éléments de l’orbite.

Pour donner une application de la méthode d’Olbers, nous allons calculer l’orbite approchée de la comète de Juin 1860 ; nous emploierons, dans ce but, trois observations obtenues par M. Yvon Villarceau à l’Observatoire impérial.

Ces observations nous ont donné les coordonnées écliptiques suivantes, qui sont corrigées de la nutation seulement :

ÉPOQUES EN TEMPS MOYEN
de Paris.
LONGITUDES. LATITUDES.
22,40322 Juin. 96° 59′ 38″,5 18° 55′ 46,8″
23,40972 id. 98° 43′ 54,5″ 19° 11′ 12,5″
27,38868 id. 106° 53′ 49,9″ 18° 56′  1,7″

Pour ces trois époques, calculons au moyen de la connaissance des temps, les longitudes géocentriques du Soleil et les logarithmes des rayons vecteurs. Nous trouvons, en corrigeant de la nutation et de l’aberration :

91° 35′  2,7″ 0,0071444,
92° 32′ 38,4″ 0,0071603,
96° 20′ 16,4″ 0,0072023.

Nous avons aussi

1j,00650  d’où  3,95326.
3j,97896
4j,98546
Calcul de (1)
92° 32′ 38,4″
98° 43′ 54,5″  
6° 11′ 16,1″
0,967430
19° 11′ 12,5″
1,541553
0,508983  est négatif.
Calcul de (2)
92° 32′ 38,4″  
96° 59′ 38,0″
4° 26′ 59,6″
2,889790
 
0,508983
 
1,398773
  0,25048
0,25048
  1,535237 0,34295
  0,09247
92° 32′ 38,4″
106° 53′ 49,9″
14° 21′ 11,5″
1,394274
 
0,508983
 
1,903257
 
0,80031
  1,535340 0,343036
  0,457274
0,09247
2,996001
0,457274
0,339824
3,95326
0,596956
1,902781
Détermination des valeurs numériques des coefficients de l’équation
(3)
0,0142888  1,03345
91° 35′  2,7″
0,301030
96° 59′ 38,0″
0,0071444
 5° 24′ 35,3″
1,9980609
0,3062353
2,02411
0,048294,  d’où  1,11762.

L’équation (3) devient donc

(3)′
Détermination des valeurs numériques des coefficients de l’équation
(4)
0,0144046  1,03372
196° 20′ 16,4″
0,301030
106° 53′ 49,9″
0,0072023
010° 33′ 33,5″
1,9925828
1,9027810
0,2035961
1,59807
0,0483150
1,8055620
1,8538770  d’où  0,71429.

L’équation (4) devient alors

(4)′
Détermination des valeurs numériques des coefficients de l’équation
(5)
  
0,3010300
96° 20′ 16,4″
0,0071444
91° 35′  2,7″
0,0072023
4° 45′ 13,7″
1,9985035
 
0,3138802  2,06006
96° 20′ 16,0″
0,3010300
96° 59′ 38,0″
0,0072023
0° 39′ 21,6″
1,9999715
 
0,3082038 2,03331
91° 35′  2,7″
0,301030
106° 53′ 49,9″
0,0071444
15° 18′ 47,2″
1,9843000
1,9027810
0,1952554 1,56767
106° 53′ 49,9″
0,301030
96° 59′ 38,0″
1,9027810
9° 54′ 11,9″
1.9934793
0,1972905 1,57503
18° 55′ 46,8″
1,535237
18° 56′  1,7″
1,535340
0,301030
1,902781
1,274388 0,18810

on a par suite,

  1,033452,02411 1,11762
  1,033721,59807 0,71429
 
   
  2,067173,62218 1,83191
  2,060062,03331 1,57503
  1,56767 0,18810
   
 
d’où 0,007110,02120 0,06878 (5)′

Les équations (3)′, (4)′ et (5)′ sont les équations à l’aide desquelles, en faisant sur différentes hypothèses, nous allons essayer de satisfaire à la relation

Si nous faisons d’abord nous trouvons

1,03345 
1,11762
2,02411
0,12696 1,103668
0,35631  1,551834
1,03372
0,71429
1,59807
0,14994 1,175918
0,38722 1,587959
0,35631
0,74353
0,37176
0,00711
0,06878
0,02120
0,05469 2,737908
0,23385 1,368954
0,11692
0,48868
0,25484
27j,40385 1,4378116 1,4378116
0,48868 1,6890240 0,25484 1,4062670
1,8445120 1,7031335
1er terme 0,9713476 2e terme 0,5472121
1er terme