MÉTHODE D’OLBERS
Pour la détermination des éléments paraboliques d’une Comète
au moyen de trois observations complètes.
Soient (fig. 8), les trois positions d’une comète aux époques
temps moyen de Paris ; soient aussi les trois positions
correspondantes de la Terre, et le centre du Soleil.
Posons et
Les aires décrites par les rayons vecteurs étant proportionnelles
aux temps employés à les décrire, on aura
Si l’intervalle des observations n’est pas considérable, on pourra
remplacer les rapports des secteurs par ceux des triangles correspondants
ou, comme ces triangles ont même hauteur, il viendra
Projetons maintenant les points sur un plan
perpendiculaire au rayon vecteur de la Terre à sa position moyenne,
et supposons que ce plan occupe, parallèlement à lui-même, trois
positions, de manière à passer successivement par les points
et
Soit (fig. 9), le lieu du Soleil, les trois points de
la figure (8), leurs projections orthogonales sur le plan
perpendiculaire au rayon et passant par le point de l’espace ;
ce point étant à lui-même sa projection est représenté en sur la figure (9) ; les points et sont les projections orthogonales
des points et sur notre plan de projection, dont représente
l’intersection avec l’écliptique. Remarquons immédiatement que dans
le mouvement du plan de projection parallèlement à lui-même,
la position des points sur ce plan ne
change pas.
Abaissons les perpendiculaires sur le plan de
l’écliptique.
Désignons par les trois latitudes géocentriques de la
comète ;
ses trois longitudes géocentriques ;
les trois longitudes géocentriques du Soleil ;
les trois distances accourcies de la comète à la Terre.
Le triangle rectiligne rectangle formé dans l’espace par les trois
points et donne
Le triangle
donne aussi,
ou enfin,
Le triangle donne, en désignant l’angle par
Si nous supposons actuellement que le plan de projection se transporte
au point nous déduirons, par des triangles analogues et en
désignant par l’angle
et enfin, si nous supposons que le plan de projection se transporte
parallèlement à lui-même en nous obtiendrons, en désignant par
l’angle
Posons actuellement,
et
Nous avons, dans le triangle en supposant le plan de projection
en
et, dans le triangle
on en déduit
En supposant le plan de projection en nous obtiendrons, par des
triangles analogues,
Les triangles et donnent
on en déduit
Des deux triangles et on obtient de même
on a par suite,
mais on a évidemment,
et
et comme on a déjà
il vient alors,
d’où
et par suite,
ou obtient alors, pour
d’où
Transformons maintenant cette expression pour faire disparaître
et
En multipliant et divisant par nous avons
en substituant à les valeurs trouvées plus
haut, et en posant
[1]
|
|
|
il vient
[2]
|
|
|
Désignons maintenant par et les trois rayons vecteurs de
la Terre correspondant aux observations.
Soient (fig. 10), la première position de la comète dans l’espace,
et les positions du Soleil et de la Terre correspondantes. Projetons
en sur l’écliptique, et joignons et
Le triangle donne, en désignant le rayon vecteur par
mais, en imaginant une sphère en et le petit triangle sphérique
rectangle on a
et comme on a aussi
il vient
(3)
|
|
|
Pour les autres positions de la comète on aura aussi, par analogie,
(4)
|
|
|
Soient actuellement, (fig. 11), trois axes de coordonnées
rectangulaires passant par le Soleil ; imaginons aussi par la
Terre trois axes parallèles, prenons l’écliptique pour plan des
et la ligne des équinoxes pour axe des
Si représente le premier lieu de la comète dans l’espace, nous
aurons, en nommant ses trois coordonnées,
d’où
Si (fig. 11), représente le troisième lieu de la comète, on aura
aussi,
En désignant la corde par on aura
ou
en mettant à la place de les valeurs que nous venons
de trouver, et en remplaçant par il vient
(5)
|
|
|
Nous avons trouvé dans la note III, en nous appuyant sur l’art. 18,
la relation
dans laquelle est la distance périhélie et l’anomalie vraie.
Pour les deux époques et des observations extrêmes de la comète, on aura donc, en appelant l’époque du passage du périhélie,
et en représentant par la quantité 27j,403895,
d’où
ou
ou enfin,
Mais on sait qu’on a les relations
[β″]
|
|
|
il vient alors, en ayant égard à ces expressions,
Les relations (β) donnent aussi,
|
|
|
|
|
|
|
|
Ces mêmes relations (β) donnent encore
d’où
de là, en posant
on déduit l’équation
Cette relation est appelée relation de Nicolic, son inventeur.
En introduisant cette expression dans la valeur de nous avons
en réduisant au même dénominateur dans la parenthèse et en substituant
à il vient
ou
Mais on a
Il vient donc en substituant cette valeur
ou, en développant les carrés dans la parenthèse et réduisant,
d’où l’on obtient
Si nous portons cette valeur de dans nous aurons
ou, en mettant à la place de et réduisant,
Posons
et remarquons que
et
on aura, toutes réductions faites,
ou
Mais nous avons aussi, relativement à la corde
ou
Des deux relations
et
nous déduisons aussi,
on a donc
et par suite, on obtient enfin la relation suivante, démontrée d’une
autre manière par Gauss, dans l’art. 108,
(6)
|
|
|
Cette formule, connue sous le nom de relation de Lambert, complète
les équations à l’aide desquelles nous allons chercher la distance
de la comète à la Terre, au moment de la première observation.
Récapitulons d’abord les six relations que nous venons de trouver.
Nous avons
(1) |
|
(2) |
|
(3) |
|
(4) |
|
(5) |
|
(6) |
|
On commence par déterminer les coefficients et puis les coefficients
numériques des équations (3), (4) et (6). On obtient ainsi les
trois équations en
(3)′
|
|
|
(4)′
|
|
|
(5)′
|
|
|
On fait alors différentes hypothèses sur en commençant d’abord
par la valeur pour chaque hypothèse on obtient, à l’aide des
équations (3)′, (4)′, (5)′, les valeurs correspondantes de que
l’on substitue dans le second membre de l’équation (6).
Si l’on arrive à une identité, c’est-à-dire si le second membre de
cette équation est juste égal à l’intervalle de temps écoulé entre les
observations extrêmes, on a trouvé la vraie valeur de dans le cas
contraire on fait varier cette valeur de de deux dixièmes en deux
dixièmes, jusqu’à ce que l’on trouve deux seconds membres comprenant
entre eux la valeur par une simple proportion on peut
ensuite déterminer une valeur de satisfaisant assez approximativement
l’équation (6). On essaye deux valeurs de prises en dessus
et en dessous de cette valeur déterminée, et l’on resserre les hypothèses ;
une nouvelle proportion établie entre les variations de et
les variations de l’intervalle calculé, permet enfin de trouver une
valeur de suffisamment exacte, et à l’aide de laquelle on a et
avec assez de précision.
Une fois les valeurs de et déterminées ainsi que nous venons
de le dire, on procède à la recherche des éléments paraboliques de la comète.
Cette détermination se fait de la manière suivante :
I. Détermination des latitudes et longitudes héliocentriques correspondantes des observations extrêmes.
En représentant par la latitude héliocentrique de la comète à
l’instant de la première observation, on aura, d’après la fig. (10),
(7)
|
|
|
et, par analogie,
(8)
|
|
|
Le triangle donne ensuite, en appelant l’angle au Soleil
d’où
(9)
|
|
|
on obtient de même
(10)
|
|
|
et ensuite,
longitude héliocentrique, |
|
id. |
|
II. Détermination de la longitude du nœud et de l’inclinaison de l’orbite.
En appelant l’inclinaison de l’orbite et la longitude du nœud,
on sait qu’on a les relations
d’où l’on déduit, en posant
(11)
|
|
|
et ensuite,
(12)
|
|
|
III. Détermination des arguments de la latitude, et ainsi que des anomalies vraies et
On sait que l’on a
(13)
|
|
|
on en déduit
Si l’on applique les relations de Nicolic,
(14)
|
|
|
on obtiendra facilement et
IV. Détermination de la longitude du périhélie dans l’orbite, de la
distance périhélie et de l’époque du passage de la comète à son périhélie.
On a évidemment
|
longitude de la comète dans l’orbite,
|
|
id.
|
et par suite,
Longitude du périhélie dans l’orbite
La distance périhélie s’obtiendra par la relation
(15)
|
|
|
Enfin, l’époque du passage de la comète à son périhélie se déterminera
en cherchant d’abord la valeur de qui correspond à la
relation
(16)
|
|
|
on aura ensuite
Époque du passage
On pourra, pour cette détermination, se servir de la table de Barker
ou d’une autre.
Formules de corrections des éléments obtenus
par la méthode d’Olbers.
La valeur de a été obtenue en supposant que l’on pouvait
écrire
cette hypothèse peut ne pas être exacte, et il s’agit de corriger
cette valeur de en se servant des éléments approchés que l’on a
ainsi obtenus.
Au moyen de ces éléments déterminons les anomalies qui
correspondent aux trois époques considérées. Nous avons ensuite,
fig. (8),
|
ou
|
|
|
ou
|
|
on en déduit
Nous déduisons aussi par analogie,
Si nous projetons, ainsi que nous l’avons déjà fait, les points
sur un plan perpendiculaire au rayon nous aurons,
fig. (9), en nommant la distance
mais du triangle nous avons
et du triangle
il vient donc,
Nous déduisons aussi des triangles et
on obtient donc
Mais l’angle
et l’angle
de plus
nous avons donc, en représentant
par
Mais nous pouvons évidemment remplacer les rapports
et
par
et
on a donc, d’après cela,
ou
Mais nous avons les relations
il vient donc, en introduisant ces relations dans l’équation précédente,
(1)
|
|
|
en posant
Remarquons maintenant, qu’on a aussi
il vient alors, en introduisant cette valeur dans l’équation (1),
équation que nous pouvons mettre sous la forme
En la divisant par nous avons,
Mais nous avions pris pour la valeur
on a donc,
ou, en remarquant que
et
il vient enfin,
Pour calculer ce rapport on se servira des valeurs et
trouvées d’après les éléments fournis par la méthode donnée précédemment.
Une fois la valeur de obtenue, on multipliera, dans les équations
fondamentales qui donnent et les coefficients qui contiennent
par et ceux qui contiennent par on aura ainsi les
équations en et corrigées, et l’on pourra procéder de nouveau à la
détermination des éléments de l’orbite.
Pour donner une application de la méthode d’Olbers, nous allons
calculer l’orbite approchée de la comète de Juin 1860 ; nous emploierons,
dans ce but, trois observations obtenues par M. Yvon Villarceau à l’Observatoire impérial.
Ces observations nous ont donné les coordonnées écliptiques suivantes,
qui sont corrigées de la nutation seulement :
ÉPOQUES EN TEMPS MOYEN de Paris.
|
LONGITUDES.
|
LATITUDES.
|
|
22,40322 |
Juin.
|
|
96° 59′ 38″,5
|
|
18° 55′ 46,8″
|
|
23,40972 |
id.
|
|
98° 43′ 54,5″
|
|
19° 11′ 12,5″
|
|
27,38868 |
id.
|
|
106° 53′ 49,9″
|
|
18° 56′ 1,7″
|
Pour ces trois époques, calculons au moyen de la connaissance des
temps, les longitudes géocentriques du Soleil et les logarithmes des
rayons vecteurs. Nous trouvons, en corrigeant de la nutation et de
l’aberration :
|
91° 35′ 2,7″ |
|
0,0071444,
|
|
92° 32′ 38,4″ |
|
0,0071603,
|
|
96° 20′ 16,4″ |
|
0,0072023.
|
Nous avons aussi
|
|
|
92° 32′ 38,4″ |
|
|
|
96° 59′ 38,0″
|
|
4° 26′ 59,6″ |
|
|
2,889790
|
|
|
0,508983
|
|
|
1,398773
|
|
0,25048 |
|
|
0,25048
|
|
|
1,535237 |
|
|
0,34295
|
|
|
|
0,09247
|
|
92° 32′ 38,4″
|
|
106° 53′ 49,9″
|
|
14° 21′ 11,5″ |
|
|
1,394274
|
|
|
0,508983
|
|
|
1,903257
|
|
|
|
|
0,80031
|
|
|
1,535340 |
|
|
0,343036
|
|
|
|
0,457274
|
|
0,09247 |
|
|
2,996001
|
|
0,457274 |
|
|
0,339824
|
|
3,95326 |
|
|
0,596956
|
|
1,902781
|
Détermination des valeurs numériques des coefficients de l’équation
|
(3)
|
|
|
0,0142888 |
|
|
1,03345
|
|
91° 35′ 2,7″ |
|
|
0,301030
|
|
96° 59′ 38,0″ |
|
|
0,0071444
|
|
5° 24′ 35,3″ |
|
|
1,9980609
|
|
|
0,3062353
|
|
|
2,02411
|
0,048294, d’où 1,11762.
|
L’équation (3) devient donc
(3)′
|
|
|
Détermination des valeurs numériques des coefficients de l’équation
(4)
|
|
|
|
0,0144046 |
|
|
1,03372
|
|
196° 20′ 16,4″ |
|
|
0,301030
|
|
106° 53′ 49,9″ |
|
|
0,0072023
|
|
010° 33′ 33,5″ |
|
|
1,9925828
|
|
|
1,9027810
|
|
|
0,2035961
|
|
|
1,59807
|
|
0,0483150
|
|
1,8055620
|
|
1,8538770 |
d’où |
0,71429.
|
L’équation (4) devient alors
(4)′
|
|
|
Détermination des valeurs numériques des coefficients de l’équation
(5)
|
|
|
|
|
|
0,3010300
|
|
96° 20′ 16,4″ |
|
|
0,0071444
|
|
91° 35′ 2,7″ |
|
|
0,0072023
|
|
4° 45′ 13,7″ |
|
|
1,9985035
|
|
|
0,3138802 |
|
|
2,06006
|
|
96° 20′ 16,0″ |
|
|
0,3010300
|
|
96° 59′ 38,0″ |
|
|
0,0072023
|
|
0° 39′ 21,6″ |
|
|
1,9999715
|
|
|
0,3082038 |
|
|
2,03331
|
|
91° 35′ 2,7″ |
|
|
0,301030
|
|
106° 53′ 49,9″ |
|
|
0,0071444
|
|
15° 18′ 47,2″ |
|
|
1,9843000
|
|
|
1,9027810
|
|
|
0,1952554 |
|
|
1,56767
|
|
106° 53′ 49,9″ |
|
|
0,301030
|
|
96° 59′ 38,0″ |
|
|
1,9027810
|
|
9° 54′ 11,9″ |
|
|
1.9934793
|
|
|
0,1972905 |
|
|
1,57503
|
|
18° 55′ 46,8″ |
|
|
1,535237
|
|
18° 56′ 1,7″ |
|
|
1,535340
|
|
|
0,301030
|
|
|
1,902781
|
|
|
1,274388 |
|
|
0,18810
|
on a par suite,
|
|
|
1,033452,02411
|
|
1,11762 |
|
|
|
|
1,033721,59807
|
|
0,71429 |
|
|
|
|
|
|
|
2,067173,62218
|
|
1,83191 |
|
|
|
2,060062,03331
|
|
1,57503 |
|
|
1,56767
|
|
0,18810 |
|
|
|
|
d’où |
|
|
0,007110,02120
|
|
0,06878 |
|
(5)′
|
Les équations (3)′, (4)′ et (5)′ sont les équations à l’aide desquelles,
en faisant sur différentes hypothèses, nous allons essayer de satisfaire
à la relation
Si nous faisons d’abord nous trouvons
|
|
1,03345 |
|
|
|
1,11762
|
|
2,02411
|
|
0,12696 |
|
|
1,103668
|
|
0,35631 |
|
|
1,551834
|
|
1,03372
|
|
0,71429
|
|
1,59807
|
|
0,14994 |
|
|
1,175918
|
|
0,38722 |
|
|
1,587959
|
|
0,35631
|
|
0,74353
|
|
0,37176
|
|
0,00711
|
|
0,06878
|
|
0,02120
|
|
0,05469 |
|
|
2,737908
|
|
0,23385 |
|
|
1,368954
|
|
0,11692
|
|
0,48868
|
|
0,25484
|
27j,40385 |
1,4378116 |
|
|
1,4378116
|
0,48868 |
1,6890240 |
|
0,25484 |
1,4062670
|
|
1,8445120 |
|
|
1,7031335
|
1er terme |
0,9713476 |
|
2e terme |
0,5472121
|
1er terme |