Les Relieurs français (1500-1800)
I. — L’Université prend sous sa dépendance et sa protection tous les industriels coopérant à la production du Livre. — Immunités dont elle les fait profiter. — Noms de Relieurs de la fin du xiiie siècle et pendant le xive. — Fondation à Saint-André-des-Arcs, en 1401, de la Confrérie des Libraires, Relieurs, Enlumineurs, Écrivains et Parcheminiers, sous l’invocation de saint Jean l’Évangéliste
II. — Confirmation de la Confrérie par Louis XI, en 1467. — Création, cette même année, de soixante et une Bannières ou Compagnies d’armes composées de gens de métier, et parmi lesquelles les Libraires-Relieurs formaient une Bannière. — Nomination de Relieurs-Jurés par l’Université. — Noms de Relieurs de la fin du xve siècle.
III. — Protection accordée aux Libraires, Imprimeurs et Relieurs par Louis XII, François Ier et Henri II. — Celui-ci ordonne qu’un exemplaire de tous les livres qui s’imprimeront lui sera fourni imprimé sur parchemin vélin, relié et couvert comme il appartient. — La part faite à la reliure dans les édits somptuaires. — La Confrérie est transportée, en 1582, de Saint-André-des-Arcs chez les Pères Mathurins. — Henri III abolit le chef-d’œuvre exigé dans tous les corps d’état pour arriver à la maîtrise, mais l’usage s’en maintient parmi les Relieurs. — Henri IV fait grâce du droit d’avènement aux Libraires, Imprimeurs et Relieurs
IV. — Premier Règlement régulier, 1618. — Poursuites contre les contrevenants à ce Règlement. — Opposition faite aux doreurs malgré leurs titres de maîtrise. — Pigoreau, en dépit des envieux, pousse sa fortune. — L’histoire des Doreurs de bottes se faisant doreurs de livres mise à néant. — Poursuites contre des compagnons. — Nouveau Règlement dit de Vitré. — Longs débats auxquels il donne lieu sans qu’il soit adopté. — Nouveau procès contre les doreurs. — Convention passée entre divers Relieurs pour les prix de certaines reliures
V. — La Confrérie de Saint-Jean-Porto-Latine. — Les Cérémonies. — Les ornements, le poêle pour les enterrements, les habillements sacerdotaux, l’argenterie, etc., appartenaient à la Confrérie. — Le Missel relié et doré par le Gascon en 1622. — Le Saint-Jean d’argent. — Dons de Gilles Dubois et de Pierre Rocolet. — Tableau de saint Jean commandé à Claude Vignon. — Les Quêtes. — Le Pain bénit. — Les Cierges. — La Musique. — Le Bureau
VI. — Procès avec les batteurs d’or et les fabricants peaussiers. — Singulier procédé de fabrication pour les peaux de veau, dites d’alun, servant à la reliure. — Certains Libraires et Relieurs s’obstinent à demeurer hors des limites de l’Université. — Menaces de mort contre le syndic. — Les Compagnons travaillant pour leur compte, même dans l’enclos de Saint-Jean-de-Latran, sont poursuivis. — Les arrêts du Conseil d’État de 1666 et 1667 décident qu’on ne recevra plus aucun maître jusqu’à nouvel ordre. — Des Compagnons reliant en contravention sont saisis et condamnés
VII. — Discorde dans la Communauté des Libraires-Relieurs. — La Séparation est imminente. — Elle est consentie par l’Autorité. — Deux Édits, l’un pour les Libraires, l’autre pour les Relieurs, sont imprimés en 1683, mais on les cache. — Des libraires obtiennent la maîtrise en vertu de cet Édit. — Ils célèbrent leurs nominations par des festins pendant lesquels ils se jettent les verres à la tête. — Les Relieurs font opposition, plaident et ont gain de cause. — Arrêt du Conseil d’État en faveur des Libraires. — Les Édits proclamant la séparation sont finalement homologués en 1686
VIII. — Édit de 1686 portant règlement pour la nouvelle Communauté des Relieurs et Doreurs de Livres de la Ville de Paris. — Son analyse. — Limites du quartier de l’Université hors desquelles les Relieurs ne peuvent demeurer. — Les Maîtres doivent opter, dans un mois, pour la reliure ou pour la librairie. — L’Université se met du parti des Relieurs récalcitrants. — Ses longs et nombreux mémoires. — Elle abandonne la cause. — Condamnation à l’amende de relieurs, lue et publiée à son de trompe dans les carrefours. — Procès des Relieurs contre les Gardes désignés par le roi (1698). — Les premiers Gardes nommés à l’élection
IX. - Le doreur Ferrand dénonce les Relieurs comme ne reliant pas suivant les ordonnances ; ceux-ci se justifient (1700). — Décision de ne pas faire d’apprentifs pendant six ans (1702). — Saisie du Projet de dixme royale de Vauban, chez la veuve Fétil (1707). — Nouvelle décision de ne pas faire d’apprentifs pendant cinq ans (1727). — Séparation du Bureau et de la Confrérie entre les Libraires et les Relieurs. — Les Relieurs se retirent à Saint-Hilaire. — Autre convention de ne pas faire d’apprentifs pendant dix ans (1741). — Création de la place de Doyen. — Augmentation des droits de maîtrise. — Saisie chez la veuve Bougarel
X. — Nouveau Règlement homologué en 1750. — Les Tableaux des membres de la Communauté. — Prolongation de l’interdiction de faire des apprentifs pendant dix ans annulée en 1757. — Garderie de Louis-François Lemonnier. — Querelles suscitées par les jeunes maîtres. — Affaire Le Royny. — Enquête concernant les peaux de veau ; curieux détails. — L.-F. Lemonnier échoue dans sa tentative de faire admettre les Relieurs aux processions de l’Université.
XI. — Bourse commune des compagnons contraire aux règlements. — Procès avec les Doreurs-Miroitiers au sujet de Boismare. — Saisie chez Fétil, accusé de faire commerce de librairie. — Cabale des compagnons ; leurs chansons contre les maîtres. — Refus de recevoir à la maîtrise Pierre Hallé, sous prétexte « qu’il avait pris intérêt à l’édition de la Pucelle de Voltaire »
XII. — La suppression des Jurandes et Communautés décidée par Turgot est approuvée par Louis XVI. — Lit de Justice où l’Édit de suppression, que le Parlement avait refusé d’enregistrer, est solennellement homologué par le Roi (mars 1776). — Acharnement contre Turgot. Le roi se laisse circonvenir et abandonne son ministre. — Les Communautés sont rétablies (août 1776). — Les Relieurs réunis aux papetiers et aux fabricants de papiers peints, appartiennent désormais à la Communauté des Relieurs, Papetiers-Colleurs et en meubles. — La Révolution supprime toutes les corporations d’arts et métiers. — Décret final de 1791
Liste des Gardes de la communauté des Relieurs et Doreurs de la Ville de Paris depuis 1686 jusqu’en 1775